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Grève du 3 décembre : mise au point pour l’accueil individuel

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Publié le 30/11/2020
Les appels au rassemblement contre la réforme des modes d’accueil ont engendré de la confusion pour les assistantes maternelles, obligeant collectifs et syndicats à s’expliquer.

Le collectif Pas de bébés à la consigne, la CGT, la CFDT, la FSU et le SNPPE appellent les professionnels à se mobiliser jeudi 3 décembre, journée de mobilisation du secteur social et médico-social, contre plusieurs objectifs de la réforme des modes d’accueil.

Parmi les points de discorde : la taille des surfaces minimales d’accueil par enfant que le gouvernement veut restreindre à 5,5 m² dans certaines zones au lieu de 7m2 minimum, le taux d’encadrement des enfants qui pourrait atteindre un professionnel pour six enfants quelque soit l’âge ou encore l’extension du nombre de places en micro-crèche de 10 à 12.
 

Nombre d’accueils

Mais le collectif Pas de bébés à la consigne, en estimant que l’accueil individuel devait se restreindre à l’accueil de trois enfants maximum, et le SNPPE qui s’est positionné contre l’accueil de six enfants maximum dont quatre de moins de trois ans, se sont attirés les foudres de certaines assistantes maternelles. Le point épineux du nombre d’enfants accueillis simultanément au domicile constitue justement un des volets majeurs de la réforme et fait actuellement l’objet d'une réécriture controversée de l’article L.421-4 du Code de l’action sociale et des familles.

« Nous avons demandé que les assistantes maternelles qui souhaitent se limiter à l'accueil de trois enfants à temps plein n'en soient pas pénalisées financièrement et bénéficient au contraire d'un soutien financier des autorités » se justifie le collectif Pas de bébés à la consigne dans une mise au point diffusée sur son site internet. « En effet, trop souvent aujourd'hui le critère d'un accueil quantitatif maximal détermine la soutenabilité financière des projets d'accueil en collectif comme en individuel. Notre proposition a été interprétée par certaines assistantes maternelles comme la volonté d'imposer une nouvelle contrainte là où nous souhaitons simplement que les projets d'accueil de chacune ne soient pas surdéterminées par leur viabilité financière » poursuit-il.

Incompréhensions

Le collectif indique également que « cela rejoint l'esprit des propositions qui ont été formulées dans le récent rapport parlementaire sur les métiers du lien suggérant de relever le salaire horaire minimal par enfant de 0, 281 à 0,333 SMIC ». Or relever le salaire minimum comme en le portant à 1/3 de SMIC, soit 2,64 € net/heure ne devrait pas avoir d’impact significatif, d’autant que le salaire moyen des assistantes maternelles est déjà bien au-dessus : 3.59 € en juin 2020.

De son côté, le SNPPE a également été interpellé sur les réseaux sociaux par plusieurs assistantes maternelles. «  Il est où le soucis ? Nous sommes à 100% avec nos 4 enfants qui d'ailleurs sur la totalité de la journée ne sont pas tous forcément présent en même temps, nous pouvons respecter leur rythme a 200% (pas de roulement de sieste, de service de repas...) » écrit ainsi Anne Assmat Gilet Rose sur Twitter. « Si je puis me permettre, certaines collègues en viennent à devoir cumuler le nombre d’accueils (4,5,6) car elles ne trouvent que des petits contrats. De fait, moins de rémunération donc cumul et souvent pour des accueils en horaires atypiques. Il est peut-être là le problème » souligne MuMy.
 

Difficile plaidoyer commun

Dans sa réponse, Cyrille Godfroy, secrétaire général du SNPPE indique : « Il ne s’agit pas de proposer à la place des assistantes maternelles, mais bien d’éviter à tout prix cette surenchère dans les conditions d’accueil : si on peut accueillir 4, on peut alors le faire pour 5, puis pour 6. Ce qui est vrai pour l’accueil individuel l’est aussi pour l’accueil collectif ».

Sauf que les leviers à activer sont très différents, car le cadre d’emploi est différent. Si l’heure est au plaidoyer pour tous les modes d’accueil, collectif et individuel, ne pas prendre en compte ces subtilités pourrait créer plus de divisions que de convergences.

Interrogé par L’assmat, Cyrille Godfroy tient à préciser : « Il est difficile de résumer sa pensée sur les réseaux sociaux. Nous constatons depuis le décret Morano de 2010 que les pouvoirs publics souhaitent augmenter le nombre de places à la fois dans les structures d’accueil et chez les assistantes maternelles, avec un taux d’encadrement plus faible, ce qui ne résout en rien les difficultés d’exercice et d’emploi des professionnels et peut nuire à la qualité d’accueil ».

Conscient des particularités de l’accueil individuel, il assure que le SNPPE va s’attacher à élaborer des propositions afin de valoriser et sécuriser la profession d’assistante maternelle.