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Réforme des modes d’accueil : grosse communication, nombreuses questions

réforme mode accueil ASAP
Publié le 26/11/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Alors que le secteur de la petite enfance appelle à la mobilisation le 3 décembre, le gouvernement expose les objectifs de sa réforme attendue en 2021.

Le secrétaire d’État Adrien Taquet, qui ne lésine jamais sur la communication, a lancé aujourd’hui la grosse armada : communiqué de presse et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Le but : expliquer une réforme des modes d’accueil en attente, puisque la loi ASAP n’est toujours pas promulguée et que les arbitrages ne font pas l’unanimité.

Les organisations représentatives de l’accueil individuel sont notamment très sceptiques sur la proposition de réécriture du Code de l’action sociale et des familles (CASF) relative au nombre maximal de mineurs présents au domicile.

Un mouvement à l’initiative du Collectif Pas de bébés à la consigne et un appel à la grève par la CGT Petite-Enfance sont également prévus le 3 décembre contre certaines dispositions de la réforme.
 

Expérimentations

Dans les grands axes présentés aujourd’hui par Adrien Taquet, rien de bien nouveau par rapport aux informations déjà diffusées par L’assmat ces derniers mois. Cette loi est censée apporter de la souplesse pour l’exercice de la profession, mais elle comprend aussi de nouvelles obligations, comme l’inscription et la mise à jour des disponibilités d’accueil sur le site monenfant.fr.

Ce qui pose question aujourd’hui, c’est surtout la place accordée par la réforme aux assistantes maternelles sur deux sujets majeurs : l’accompagnement en santé et aux pratiques professionnelles.

Car si sur ces deux sujets la loi ASAP apportera des réponses concrètes aux professionnels de l’accueil collectif, les assistantes maternelles ne feront pour l’instant l’objet que d’expérimentations.  

Pas d’accompagnement en santé

Ainsi, le communiqué du secrétaire d’Etat relève : « Pour les aider à mieux répondre aux questions de santé du jeune enfant, cette réforme rénovera l’accompagnement dont bénéficient les professionnels de crèches et l’introduira à titre expérimental pour les assistants maternels ».

Mais comment, dans ce cas, mettre en œuvre une autre ambition de la réforme : l’accueil par des assistantes maternelles « des enfants en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques et nécessitant des soins réguliers, en reconnaissant aux professionnels la possibilité d’administrer certains médicaments et traitements » ?

« Pour les professionnels de crèche, et pour les assistants maternels à titre expérimental, seront introduits des temps collectifs de réflexion sur les pratiques professionnelles » indique également Adrien Taquet.
 

Mise en oeuvre

Derrière ces annonces il y a surtout des textes réglementaires, actuellement préparés par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), sur lesquels les organisations représentatives doivent être consultées pour une mise en œuvre progressive des différents pans de la réforme au cours du premier semestre 2021.

Ces textes peuvent encore révéler bien des surprises. Quant à leur application concrète et homogène sur le territoire, il faudra certainement attendre bien au-delà de l’année 2021.