Vous êtes ici

L’accueil familial poursuit son recul

L’accueil familial poursuit son recul
Publié le 25/02/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une note statistique publiée hier par l’Observatoire national de la protection de l’enfance montre que l’hébergement chez les assistants familiaux a fortement chuté depuis 10 ans.

Depuis fin 2014 le nombre de jeunes confiés en famille d’accueil augmente légèrement, passant de 75 000 à 76 100, selon cette étude statistique. Toutefois, s’il reste majoritaire dans l’ensemble des modes d’hébergement, l’accueil familial a baissé de presque 10 points entre 2014 et 2019, passant de 51,6 % à 42,1 %. Viennent ensuite les établissements de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), majoritairement les maisons d’enfants à caractère social (Mecs) où 38,8 % des enfants et jeunes confiés sont hébergés.

Fin 2019, l’accueil familial n’était le mode d’hébergement majoritaire que dans six départements sur dix, contre huit départements sur dix en 2009.

Augmentation des autres modes de placement

La baisse de l’accueil familial a pour corollaire la progression de l’accueil en logement autonome, passé de 4,1 % à 7,1 %, et celle des modes de placements alternatifs (internats scolaires, villages d’enfants, tiers dignes de confiance, etc.), passés de 6,8 % à 11,9 %.

Le taux de prise en charge des mineurs par l’ASE a augmenté en moyenne de près de 15 % entre 2009 et 2019. Le placement est devenu progressivement majoritaire face au milieu ouvert : fin 2019, les mesures de placement concernent 50,8 % des enfants et jeunes, contre 49,2 % de mesures de milieu ouvert.

Selon l’étude cette évolution semble s’explique par l’augmentation des accueils de mineurs non accompagnés (MNA) depuis 2015 et le développement du« placement à domicile » (PAD), enregistré comme un accueil alors que l’intervention se réalise à domicile.
 

Augmentation du placement des moins de six ans

Fin 2019, le taux de mineurs faisant l’objet d’un accueil est de 12,1 ‰, contre 9,2 ‰ fin 2009. En dix ans, le nombre de mineurs concernés par une prestation ou mesure d’accueil a augmenté de 40 % en moyenne. L’accueil des enfants de moins de six ans a augmenté de 35 % : pourquoi ? Est-dû à l’amélioration du repérage et de l’évaluation des enfants en danger ? À une dégradation des situations familiales ? « Il existe aujourd’hui peu de données et il serait nécessaire de pouvoir démontrer et étayer ce constat, par des travaux de recherche scientifique prenant en compte le contexte national mais aussi local » indique l’ONPE.

Fin 2019, le taux d’accueil des jeunes majeurs est de 9,1 ‰ contre 7,0 ‰ en 2009, et leur taux de mesures de milieu ouvert diminue (1,2 ‰ contre 1,5 ‰).