Vous êtes ici

Assistantes maternelles : les multiples raisons de la colère

mobilisation assistants maternels
Publié le 16/10/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Article 49 du PLFSS 2020, dysfonctionnements de Pajemploi, report de la formation professionnelle : les motifs d’insatisfaction chez les assistantes maternelles sont nombreux.

Il y a d’abord les difficultés rencontrées avec Pajemploi, à commencer par la non-conformité des bulletins de salaire émis à destination des assistantes maternelles, dénoncée par les syndicats depuis longtemps. En cause : l’absence de prise en compte de l’exonération des heures complémentaires et supplémentaires dues aux assistantes maternelles depuis le 1er janvier 2019.
 

Bulletins non conformes

Pour se faire entendre, le collectif des Assistants maternels en colère « Gilets roses » vient de rédiger une lettre ouverte. «Nous attendons depuis 10 mois la régularisation de l’exonération liée aux heures supplémentaires et complémentaires. Nous ne pouvons plus attendre ! Pajemploi doit bouger et doit trouver une solution rapidement. Nous avons assez patienté » tonne le collectif. Il revendique par ailleurs une réelle mise en conformité du bulletin Pajemploi, notamment qu’y soient enfin notifiés le taux horaire, le montant des indemnités de congés payés, le détail des absences et des retenues afférentes, l’ancienneté du salarié, etc.

Sur le même sujet, le Supnaafam-Unsa-Fessad a lancé lundi une pétition. Elle porte également sur « les dysfonctionnements majeurs » entraînés par la réforme du versement du complément de mode garde (CMG) du 25 mai 2019, relatés par L’assmat cet été. Aujourd’hui, « rien ne s’est arrangé et continue de pénaliser 318 000 assistantes maternelles » regrette le syndicat.
 

Sanctions de l'article 49

Plus récemment, l’article 49 du Projet de loi de finances pour la Sécurité sociale (PLFSS 2020) a mis le feu aux poudres. De nombreuses pétitions ont été lancées par les syndicats qui dénoncent un « flicage » des professionnelles. Dans une lettre ouverte adressée aux députés et sénateurs, la CGT services à la personne, le collectif des assistants maternels en colère gilets roses et FGTA-FO demandent la suppression de cet article. « Nous sommes déjà suivis par les services de PMI des conseils départementaux et par les relais d’assistants maternels qui connaissent nos capacités d’accueil, pourquoi nous imposer de nouvelles obligations déclaratives ? » s'interrogent-ils.
 

Appel aux députés

Sous la houlette du député Marc Le Fur, alerté par FGTA-FO, une vingtaine de députés ont déposé un amendement au PLFSS demandant le retrait de l'article 49. Actuellement débattu en Commission des affaires sociales, le texte doit être examiné en première lecture à l'Assemblée nationale à partir du 21 octobre puis au Sénat à partir du 12 novembre.
 

Formation au point mort

À ce contexte déjà compliqué est venue s'ajouter l'annonce lundi par l'institut Ipéria du gel des formations professionnelles, dans le cadre du plan de développement de compétences, pour les mois de novembre et décembre 2019. Cette décision provoque une grande déception chez les professionnelles, qui témoignent sur les réseaux sociaux du « manque de considération » à leur égard.