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PLFSS : les syndicats s’opposent au « flicage » des assistantes maternelles

Surveillance assistante maternelle
Publié le 14/10/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
L’obligation de s’inscrire sur le site monenfant.fr pour obtenir ou renouveler son agrément, prévue dans le PLFSS 2020, suscite de nombreuses réactions. Deux syndicats ont lancé une pétition et les professionnelles expriment leur incrédulité sur les réseaux sociaux.

Après la CGT services à la personne dès vendredi, le SPAMAF et l’UNSA ProAssmat ont chacun lancé une pétition hier (à consulter ici et contre l’article 49 du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2020. Il prévoit de rendre obligatoire l’inscription des assistantes maternelles sur le site internet monenfant.fr et la mise à jour de leur disponibilité, sous peine de retrait d’agrément en cas de refus.

« Après le décret aggravant les sanctions contre les privés d’emploi, après avoir tenté de remettre en cause les spécificités de leur indemnisation par Pôle Emploi, le gouvernement stigmatise à nouveau les professionnelles de la petite enfance qui mériteraient un tout autre traitement que ce flicage inacceptable » écrit la CGT.

« Le SPAMAF s'insurge de l'obligation de s'inscrire sur un site public. Le SPAMAF dit OUI à la liberté de chaque Assistant Maternel de disposer de ses données personnelles » écrit le syndicat sur le texte de sa pétition.
 

Alerte auprès des députés

Les syndicats invitent les 318 000 assistantes maternelles à signer leur pétition pour la suppression de l’article 49. La CGT et le Spamaf annoncent qu’ils vont alerter les députés afin que l’article soit retiré lors du débat parlementaire.

De son côté l’Ufnafaam a déjà pu alerter la secrétaire d’État Christelle Dubos vendredi sur les difficultés rencontrées par les assistantes maternelles pour s’inscrire sur ce site. « Jai pu lui dire que c’était un mauvais message envoyé aux assistants maternels, qui le perçoivent comme une punition mêlée d’une impuissance, donc d’angoisse et de colère, précise Sandra Onyszko, chargée de communication de l’Ufnafaam. Il faut déjà travailler sur les problématiques de Pajemploi, puis ensuite trouver des solutions ensemble aux difficultés d’employabilité, car ce n’est pas le site qui va pouvoir résoudre le problème ».

Parmi les priorités, selon l’Ufnafaam : résoudre les inégalités de reste à charge pour les familles entre les modes d’accueils, puis résoudre les difficultés d’accompagnement des assistants maternels.
 

Un site au fonctionnement contesté

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses professionnelles témoignent de leurs difficultés à se connecter au site monenfant.fr, à obtenir leurs codes, à rentrer leurs disponibilités. Elles font également part de leur incompréhension face à la perspective d’une sanction liée à l’agrément.
 

Quid des sites créés par les départements ?

Plusieurs départements ont par ailleurs créé et financé des sites dédiés à la recherche d’une assistante maternelle, comme celui de la Loire Atlantique et plus récemment du Val-de-Marne. Quel avenir pour ces sites et quelle cohésion avec la volonté gouvernementale de créer un service unique d’information aux familles via monenfant.fr ? Les départements concernés n’ont pas répondu aux sollicitations de L’assmat à ce jour.