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La Cnape alerte sur « l’effondrement » de la protection de l’enfance

La Cnape alerte sur « l’effondrement » de la protection de l’enfance
Publié le 06/10/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
La fédération demande un « coup d’arrêt immédiat » à l’érosion du pouvoir d’achat et un plan pour l’attractivité des métiers de la protection de l’enfance.

Combien d’alertes faudra-t-il ? Aujourd’hui, « plus de trois cent mille enfants et jeunes ne bénéficient pas du niveau de soin, d’accompagnement et de protection que notre pays se doit de leur apporter » écrit la Cnape dans une motion adoptée à l’unanimité lors de son assemblée générale du 30 septembre.

La cause : la « dévalorisation » des professionnels de la protection de l’enfance, engendrant une « crise inédite d’attractivité qui mine le coeur de notre pacte social ».

Cette « déconsidération » n’est pas nouvelle, rappelle la Cnape : mais « se traduit désormais brutalement, implacablement, sur tout le territoire », par une pénurie de professionnels et un manque de candidats dans les instituts de formation.

Augmenter d’urgence les salaires

« Comment défendre le sens de la mission de nos professionnels lorsque leurs conditions de travail se dégradent, lorsque leur pouvoir d’achat diminue, que les équipes sont en sous-effectif, que le turn-over s’accentue, lorsque les besoins de formation sont ignorés ? » s’interroge la Cnape.

La fédération demande donc la mise en place d’une « juste et effective rémunération des professionnels, dont une prime Ségur appliquée à tous les métiers sans exception, et un coup d’arrêt immédiat à l’érosion durable du pouvoir d’achat des salariés de notre secteur ».

La Cnape souhaite également l’élaboration d’un plan visant à répondre aux enjeux de l’attractivité : « reconnaissance politique » des métiers, amélioration des conditions de travail, restructuration des formations et gouvernance du secteur. Autant de chantiers qui incombent en premier lieu au gouvernement, en particulier à Charlotte Caubel, secrétaire d’État à l’enfance.