Pratiques professionnelles

Les services de protection maternelle et infantile (PMI) cristallisent de nombreuses critiques de la part des assistantes maternelles. Quels sont les arcanes de leur fonctionnement et quelles pistes dégager pour les réformer ? Enquête.

Gilles Colomb est le Président-fondateur d’Agir pour la Petite Enfance. Cette association déploie, depuis sa création en 2014, des propositions pédagogiques pour les parents et les professionnels du secteur. Avec deux initiatives en première ligne : la Semaine Nationale de la Petite Enfance (SNPE) et les « Girafes Awards ». Un prix visant à récompenser les initiatives favorisant l’éveil du jeune enfant, et dans lequel les assistantes maternelles se montrent de plus en plus présentes et talentueuses. L’occasion de revenir sur l’intérêt pour elles de développer ce type de pratiques auprès des tout-petits. Mais aussi sur ce que cette implication croissante reflète de la professionnalisation du métier.

Les assistantes maternelles sont confrontées à une difficulté majeure dans l'exercice de leur métier : quelle autorité exercer sur les enfants accueillis, alors que la mission éducative est dévolue aux seuls parents ? Deux pistes principales se distinguent pour un accompagnement alliant efficacité et bienveillance : l’appui sur les neurosciences et l’action partenariale avec parents et professionnels.

Les casquettes de Jean Epstein sont multiples : psychosociologue et kinésithérapeute formé par Boris Dolto, auteur et conférencier, il est aussi spécialiste du développement de l’enfant et l’un des experts-référents des modes d’accueil des moins de six ans, en France, en Belgique et au Québec. Dans son dernier opus, paru en octobre 2021, il développe le concept de « co-veillance ». Ou comment réapprendre à vivre ensemble pour prévenir les pathologies de l’isolement. Un concept qui, entre co-éducation et bienveillance, gagnerait à irriguer de plus en plus l’activité des professionnels de la petite enfance, et notamment des assistantes maternelles. Interview.

« Assistante maternelle : rompre avec le silence ». Tel est le titre du livre publié, en juillet dernier, par Léa Martin. La jeune femme de 26 ans, qui a désormais quitté le métier, livre un témoignage sur sa découverte de maltraitance au sein de la famille d’un enfant accueilli. Au cœur de ce récit, une série de dilemmes. De quelle marge de manœuvre dispose une assistante maternelle face à une telle prise de conscience ? Quelles doivent être les limites à l’obligation de confidentialité à laquelle elle est tenue ? Comment agir au mieux au vu des intérêts de l’intérêt de l’enfant tout en se protégeant, et vers qui se tourner ? Léa Martin nous livre quelques pistes de réponse.

Marie-Paule Thollon-Behar est psychologue du développement, docteur en psychologie et formatrice dans le domaine de la petite enfance. Elle intervient régulièrement en crèche familiales ou relais d'assistantes maternelles pour de l'analyse de la pratique ou des formations. Dans son dernier livre, « Communiquer, penser, parler avec le petit enfant », elle livre et analyse les leviers d’interactions dont les adultes peuvent se saisir pour asseoir leurs échanges avec les tout-petits. Et ce, bien en amont de leur maîtrise du langage ! Une mine d’inspiration pour les professionnelles.

La relation entre l’assistante maternelle et le parent-employeur est une relation de proximité et de convivialité. Comment entretenir une posture professionnelle et établir un cadre à la fois strict et bienveillant ? Vers quels supports se tourner en cas de questions, de difficultés ou de conflits ? Les clés pour y avoir plus clair.

Si la période d’adaptation n’est pas obligatoire, elle s’avère toutefois essentielle afin de garantir la qualité de l’accueil. Et ce, dans l’intérêt du nouvel arrivant, mais aussi des parents-employeurs, de l’assistante maternelle et des autres enfants accueillis. Tous les conseils pour la réussir.

Si assistante maternelle est une profession qui se déroule habituellement de manière individuelle et au domicile, son exercice ne rime pas forcément avec isolement physique, psychologique et professionnel. De nombreuses pistes sont à saisir pour échanger avec des pairs ou un réseau élargi, tout en enrichissant sa pratique.

Les séances d’analyse de la pratique professionnelle (APP) se développent depuis plusieurs années en crèches familiales et en relais petite enfance (RPE) dont le nouveau référentiel en fait des « missions renforcées ». Leur but : permettre la mise en commun des expériences, prendre du recul sur les problématiques rencontrées au quotidien et développer la professionnalisation. Mode d’emploi et retours de terrain.