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Mixité des jouets : une deuxième charte en demi-teinte

mixité des jouets
Publié le 05/10/2020
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Un an après la première, l’édition 2020 de la charte pour une représentation mixte des jouets a été signée par un ensemble d’acteurs, dont deux associations professionnelles d’assistantes maternelles. L’occasion d’un premier bilan… qui demeure assez léger.

Le 24 septembre dernier, un an jour pour jour après la signature de la première édition et à trois mois de Noël, l’édition 2020 de la charte d’engagements volontaires pour une représentation mixte des jouets a été signée par un ensemble tripartite d’acteurs. Des politiques (Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances ; Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie et Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles ; les acteurs du secteur du jouet ; quinze associations, dont l'Union fédérative nationale des associations des Familles d’Accueil et Assistants maternels (UFNAFAAM) et l’Association nationale des Assistants maternels, Assistants et Accueillants familiaux (ANAMAAF).
 

Engagement contre les stéréotypes de genre

L'objectif affiché de cette charte est de lutter contre les stéréotypes de genre, dès le plus jeune âge, dans la foulée de la promotion de la parité femmes-hommes, décrétée grande cause du quinquennat par le Président Macron.
 

Des avancées

La signature de l’édition 2020 de la charte a d’abord été l’occasion de faire le bilan des avancées de l’année écoulée. Comme elles s’y étaient engagées, l’ensemble des parties ont notamment travaillé à :

→ La réalisation d’un guide pratique à destination des professionnels du secteur, traitant de la conception des produits, des catalogues, du rayonnage et de l’organisation des sites marchands.
→ L’élaboration d’un module de formation à destination des vendeurs, afin de conseiller les acheteurs en fonction de l’âge de l’enfant ou de ses centres d’intérêt, plutôt qu’en fonction de son genre.

Nouveaux acteurs

La signature de cette nouvelle édition a également été l’occasion de l’élargir à de nouveaux acteurs : le commerce coopératif et associé et les sites de vente en ligne, ainsi que de nombreux acteurs de la petite enfance et de l’accompagnement à la parentalité (comme Familles de France ou Familles Rurales).
 

De nombreux chantiers encore en cours

Nombre des engagements pris cette année par les acteurs du secteur du jouet sont toutefois les mêmes que ceux déjà évoqués l’an passé lors de la première édition de la charte :

→ développer des jouets ne véhiculant pas de stéréotypes ;
→ promouvoir de manière large les jeux scientifiques avec la création d’un label « Sciences, Technologie, Ingénierie, Maths » – STIM ;
→ proposer des visuels neutres ou mixtes ;
→ supprimer la catégorisation filles/garçons dans les catalogues ou sur leur site en ligne ;
→ former leurs personnels de vente.

Comme en 2019, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel s’engage, notamment, à accorder une importance particulière à la question de la représentation mixte des jouets. L’Union des marques s’engage, entre autres, à créer un prix spécial récompensant les campagnes de communication et/ou initiatives menée par des marques et distributeurs de jouets pour lutter contre les stéréotypes.

Les acteurs publics, enfin, s’engagent à sensibiliser leurs acheteurs de jouets et jeux sur l’intérêt de privilégier l’achat de produits non genrés. Ainsi qu’à œuvrer en ce sens auprès des acteurs de la petite enfance, de l’éducation nationale et des activités périscolaires et à promouvoir une action portant sur les jouets scientifiques adaptés aux âges des enfants et à leurs compétences pour les fêtes de fin d’année.
 

Les associations d’assistantes maternelles parties prenantes

Par ailleurs, plusieurs associations d'assistantes maternelles et familiales réaffirment leur détermination à lutter contre les discriminations, à mener des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et dans leurs magazines (c’est le cas notamment pour l’UFNAFAAM) et à organiser des formations et/ou des actions de sensibilisation à destination des professionnels de leur réseau et des familles. Un dernier engagement pris par les deux organisations professionnelles d’assistantes maternelles signataires.

Un point d’étape sur le déploiement de la charte est prévu pour mars 2021.