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Assistants familiaux : les points d’alerte des organisations représentatives

Assistants familiaux : les points d’alerte des organisations représentatives
Publié le 28/06/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Avant l’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi sur la protection des enfants, plusieurs organisations représentatives dressent le bilan de la concertation menée avec le gouvernement.

« Après plus de deux ans de participation aux travaux sur la Protection de l’enfance en lien avec le gouvernement et afin d’améliorer les conditions de prise en charge des enfants placés, le monde d’après que nous commençons à entrevoir devient de plus en plus questionnant et anxiogène » écrivent l’Anamaaf, la Casamaaf et le Saf Solidaires dans un communiqué publié le 25 juin.

Leurs craintes portent essentiellement sur les aspects financiers, alors quel projet de loi qui sera discuté à partir du 6 juillet prévoit d’instaure un SMIC dès le premier accueil. « Nous rappelons à toutes fins utiles que le SMIC date de 1950 ! Et que les économies faites depuis de très nombreuses années sur le dos des assistants familiaux ne sauraient prospérer aux principes de reconnaitre un minimum de droits tout en les opposant aux coûts que cela va engendrer pour certains départements qui se contentent de politique sociale à minima » réagissent-elles.

Payer pour travailler

Les trois organisations dénoncent ensuite une représentation erronée du coût réel des familles d’accueil et de leur rémunération au regard de leur disponibilité, pointant des indemnités d’entretien sous évaluées et d’autres dépenses personnelles engagées pour assurer l’accompagnement, qui coûtent aux assistants familiaux près de 300€ par mois. « Connaissez- vous beaucoup de professions qui payent pour travailler ? » interrogent-elles.

Elles dénoncent enfin l’absence de statut réel, avec un classement des professionnels dans la catégorie des « contractuels non permanents, comme les stagiaires et les CDD ». « Faut-il continuer de gérer les assistants familiaux comme des variables d’ajustements budgétaires, de les faire « vivre » dans la peur de ne plus travailler, de ne plus faire face à leurs charges courantes, de ne plus faire face à leurs investissements pour accueillir dignement des enfants en souffrance, traumatisés, et qui pourtant demain seront notre avenir ? » demandent-elles.
 

Pupilles de l’État

De son côté l’Union nationale des associations familiales (UNAF), pointe dans un communiqué du 18 juin une « incohérence » de ce projet de loi avec le projet de loi « 4D » qui « organise le retrait de l’Etat dans la protection des enfants », en transférant aux départements le rôle de tuteur des enfants pupilles de l’État.

« Son retrait de cette fonction pourtant essentielle pour la protection des enfants, serait une grave erreur en ne garantissant plus une égalité de traitement pour les enfants les plus vulnérables sur l’ensemble des territoires » estime l’UNAF, qui demande avec Enfance et familles d’adoption (EFA), la FNADEPAPE et l’UFNAFAAM le retrait de cette disposition.