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Accueil individuel en outre-mer : « un mode de financement trop contraignant » pour l’Unicef

Accueil individuel en outre-mer : « un mode de financement trop contraignant » pour l’Unicef
Publié le 28/11/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un rapport publié le 20 novembre, l’organisation de défense des droits de l’enfant pointe la nécessité de développer les modes d’accueil dans les territoires ultramarins.

Rendu public à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, ce rapport de l’Unicef dresse le constat d’un écart « frappant » en la matière, entre la métropole et les collectivités territoriales d’Outre-mer (CTOM)*.
 

Insuffisance « chronique »

Une pauvreté « endémique » - 46 % des enfants sont en situation de pauvreté à La Réunion – un système de santé « défaillant », une exacerbation des violences sexistes et sexuelles, un manque de moyens pour la protection de l’enfance : le document émet de nombreuses recommandations à destination des pouvoirs publics.

S’agissant de la petite enfance, l’Unicef constate une « insuffisance chronique des places d’accueil collectives » pour les enfants de 0 à 3 ans et des inégalités territoriales marquées.

Faible accueil individuel

« L’accès à un mode d’accueil individuel (par des assistantes maternelles) est encore plus difficile pour les familles précaires que les crèches du fait d’un mode de financement trop contraignant » indique l’organisation. Elle pointe le « sous dimensionnement de l’accueil individuel et une prépondérance pour l‘accueil collectif » dans ces territoires, avec pour point commun « la prévalence des modes de gardes informels, et particulièrement dans les territoires les plus isolés ».

La part de l’accueil individuel est « particulièrement faible » en Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion (environ 20 % contre près de 60 % dans l’Hexagone. Quant à Mayotte, les assistantes maternelles sont « quasi absentes ».
 

Recommandations

L’Unicef recommande donc :

→ d’augmenter l’objectif de création de 10 000 places d’accueil d’ici 2030 ;

→ de renforcer l’attractivité des métiers de la petite enfance, en particulier le métier d’assistante maternelle, et le soutien aux collectivités en matière d’ingénierie ;

→ de développer un plan de recrutement des professionnels et de création de services de protection maternelle et infantile (PMI) ;

→ de renforcer les moyens des services de PMI ;

→ d’assurer l’application stricte du principe d’accueil inconditionnel ;

→ de soutenir la création d’Observatoires de la parentalité.

 

* la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres Australes et Antarctiques Françaises et les îles de Wallis-et-Futuna