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Un risque de mort inattendue du nourrisson dix fois supérieur chez les familles déjà victimes de ce drame

mort inattendue du nourrisson
Publié le 08/07/2020
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Les familles déjà confrontées au drame de la mort inattendue du nourrisson ont dix fois plus de risques de l’être à nouveau, révèle une étude britannique récente. Une triste réitération dont certaines causes pourraient toutefois être évitables, selon les chercheurs

Avec près de 500 cas par an, la mort inattendue du nourrisson (MIN) est la première cause de mortalité infantile en France chez les bébés de 1 à 12 mois. Des bébés qui meurent brutalement pendant leur sommeil alors qu’ils semblaient en bonne santé. Une étude publiée le 11 juin dans le British Medical Journal est porteuse d’une mauvaise nouvelle. Selon les chercheurs, ce traumatisme aurait dix fois de risques de toucher les familles déjà victimes d’une mort subite une première fois.
 

3,93 décès pour 1 000 naissances

Des travaux qui se sont basés sur des données collectées entre janvier 2000 et décembre 2005 par le programme d’accompagnement The Care of Next Infant (CONI), l’organisme britannique qui accompagne les parents ayant perdu un enfant suite à une MIN. Sur 6 608 enfants recensés, l’organisme a référencé 29 syndromes de mort subite du nourrisson, 26 familles ayant affronté deux décès et trois ayant été touchées à trois reprises. Le taux de risque de MIN atteint 3,93 pour 1 000 naissances lorsqu’un enfant de la même mère est décédé des mêmes causes. Il atteint 115 pour 1 000 lorsqu’il y a eu deux décès antérieurs.
 

Certains facteurs de risque évitables

« Le risque de mort subite du nourrisson répété est dix fois plus élevé que dans la population générale », concluent les chercheurs. Ils pointent toutefois le fait que certains facteurs de risque sont évitables ou modifiables : par exemple, le fait que la mère fume avant et après la naissance, qu'elle souffre de problèmes de santé mentale, que le bébé ait un mauvais rythme de sommeil, mais également le fait de dormir avec un parent ayant consommé de la drogue ou de l’alcool, ainsi que la maltraitance et/ou la négligence.
 

Accompagnement et prévention

Les scientifiques soulignent la nécessité d’accompagner les familles vulnérables sur le plan de la santé physique et psychique dans leur parentalité au quotidien. Pour rappel et de manière plus générale, en France, la Haute Autorité de santé et le Conseil national professionnel de pédiatrie ont publié, début mars, une fiche mémo rappelant l'importance de coucher les bébés sur le dos afin de palier le risque de MIN. La position ventrale favorisant l’enfouissement, l’hyperthermie et le confinement respiratoire.

Le bébé doit, par ailleurs, être couché sur un matelas ferme dans un lit à barreaux, dans une turbulette adaptée, sans oreiller, couette couverture ni matériels de contention (cale-bébé, cale-tête, coussin de positionnement, réducteur de lit), avec une température ambiante modérée (18-20°). S’il occupe, idéalement, la chambre des parents les six premiers mois de vie, le partage du lit parental est à éviter, ainsi que toute exposition au tabac. Des recommandations qui s’adressent également à tous les professionnels gravitant autour du bébé, comme les assistantes maternelles.