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Un grand nombre d’articles de puériculture jugés non conformes et/ou dangereux par la DGCCRF

Un grand nombre d’articles de puériculture  jugés non conformes et/ou dangereux par la DGCCRF
Publié le 25/01/2022
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Dans une étude rendue publique le 24 janvier dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pointe les résultats insuffisants d’un grand nombre de contrôles de sécurité réalisés sur des articles de puériculture.

En 2020, la DGCCRF a consacré une vaste enquête à la sécurité de plusieurs articles de puériculture particulièrement courants, dont les poussettes, les aides au bain et les réducteurs de lit. Un travail mené auprès de 211 établissements (fabricants d’articles de puériculture, commerces de détail spécialisés, grandes surfaces généralistes et sites de vente à distance), pour un total de 623 actions de contrôle.
 

Carton rouge aux sites de vente en ligne

Le résultat est édifiant : de nombreuses anomalies, parfois de nature à mettre directement les enfants en danger, ont été relevées, dont les principales concernaient des manquements dans les marquages de sécurité et avertissements.

Les enquêteurs ont constaté de réelles disparités quant à la maîtrise de la règlementation entre tous ces opérateurs. De manière générale, les établissements ont tendance à commercialiser les yeux fermés les articles livrés par leurs fournisseurs et ne mènent pas systématiquement des vérifications. Les meilleurs élèves ? Les spécialistes du secteur et les enseignes de la grande distribution, qui disposent d’un service qualité (souvent au niveau de leur centrale d’achat). Les cartons rouges allant aux sites de vente en ligne. Sur certains, des informations importantes manquent parfois, comme celles relatives à la traçabilité, mais aussi les dimensions ou des caractéristiques essentielles des produits (poids, taille, âge limite préconisé, avertissements spécifiques de sécurité à fournir lors de l’achat…).

Aides au bain, poussettes et réducteurs de lit sur la sellette

Ces manquements relatifs aux marquages de sécurité et aux avertissements propres à éviter tout risque lors de l’utilisation du produit sont d’ailleurs les plus couramment relevés par les enquêteurs, en magasin comme sur internet. En première ligne, les aides au bain ou baignoires, les poussettes et les réducteurs de lit. Des articles sur lesquels les instructions de sécurité sont souvent peu lisibles (compliquées à déchiffrer, placées sous le produit…). Quand elles ne sont pas purement et simplement absentes, comme sur certaines poussettes. Quant aux réducteurs de lit, en l’absence de norme applicable, c’est l’hétérogénéité des informations délivrées qui prédomine.
 

26 % des produits classés dangereux pour les enfants

L’enquête s’est soldée par le prélèvement de 39 produits, 87 % pour non-conformité et 26 % pour non-conformité et danger pour les enfants. Une dernière catégorie qui concerne 100 % des 5 réducteurs de lit prélevés, pour un risque de suffocation ou de strangulation. Également mis en cause pour les risques de blessures qu’ils comportent : 15 % des poussettes (en raison d’un point de cisaillement et de compression ou d’un risque d’étouffement et d’ingestion de la mousse de rembourrage) et 15% des aides au bain et baignoires (coincement des doigts, chute par basculement ou risque de suffocation lié au revêtement plastique).
 

Des suites diverses à ces contrôles

Au total, l’enquête a donné lieu à 33 avertissements, 13 injonctions et 5 procès-verbaux. Pour les produits non-conformes et dangereux, des mesures de retrait et/ou de rappel des produits ont été prises après arrêt de la commercialisation. Au total, plus de 1 418 articles ont été retirés du marché et plus de 22 500 ont fait l’objet d’une remise en conformité. Pour les articles uniquement non-conformes, les professionnels ont, d’une manière générale et lorsque cela était possible, pris des mesures volontaires de remise en conformité : ré-étiquetage des marquages ou ajout d’avertissements dans de nouvelles notices.