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Quand accueil rime avec éveil musical

Quand accueil rime avec éveil musical
Publié le 19/11/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Laurie Cyrille, assistante maternelle et musicienne, vient de sortir un album de comptines avec Marie-Laure Lannette, une accompagnante périnatale qui signe pour les enfants.

Bien-être de l’enfant ? Socialisation ? Eveil musical ? Rupture de l’isolement des professionnelles ? Laurie Cyrille coche toutes ces cases, qui sont autant d’attendus des modes d’accueil aujourd’hui. Et devinez quoi : elle est assistante maternelle.

Exerçant depuis dix ans à Sotteville-lès-Rouen, plus connue sur les réseaux sociaux sous le nom de MuMy, Laurie Cyrille aussi musicienne. « Je suis issue d’une famille de musiciens, j’ai commencé le piano à l’âge de cinq ans puis j’ai travaillé avec un compositeur et musicien de scène, décrit-elle. Adolescente, comme il était difficile d’amener mon piano dans les feux de camps entre copains, je me suis mise à la guitare, en autodidacte. Il y a même des accords dont je ne connais toujours pas le nom, mais qui sonnent bien, c’est le principal » !

Ateliers musicaux et vidéos

Elle fera partie de deux groupes de musique, mais la vie d’artiste avec répétitions et concerts le soir est difficilement compatible avec la vie professionnelle. La passion, elle, ne la quitte pas, comme sa guitare qu’elle gratte dès l’accueil des premiers enfants confiés. « Je leur chantais des comptines d’antan pour qu’ils s’imprègnent des chansons anciennes que leurs parents ne leur chantent plus ».

En 2016, après le départ de l’intervenante musicale du RAM, elle la remplace bénévolement pour des ateliers musicaux, une fois par mois. « On se retrouvait aussi dans les parcs dès qu’il faisait beau, les enfants et les assistantes maternelles apprécient toujours beaucoup ces moments d’éveil et de convivialité, poursuit-elle. Pendant le Covid ça s’est un peu arrêté mais nous avons quand même continué à l’extérieur dès que nous avons pu ».

Très présente sur les réseaux sociaux, elle est contactée sur Instagram par Marie-Laure Lannette, éducatrice de jeunes enfants et accompagnante périnatale, qui forme les parents à signer des mots avec leur bébé, en s’appuyant sur la Langue des signes française (LSF). « Nous avons commencé à faire des vidéos ensemble et nous n’avons jamais arrêté ! » décrit Laurie Cyrille.
 

Album et spectacles

Des comptines et des signesDes comptines traditionnelles aux compositions personnelles, elles diffusent leurs vidéos régulièrement sur les réseaux sociaux, dont Facebook et YouTube. Une production musicale aujourd’hui réunie dans l’album Des comptines et des signes, sorti le 5 novembre sur toutes les plateformes de streaming musicales. « L’idée de l’album est venue car des assistantes maternelles de ma commune me disaient qu’elles regrettaient de ne pas pouvoir l’écouter chez elles ».

Avec les moyens du bord et son réseau – le studio et les arrangements d’un ami, la vérification des sons par un autre ami travaillant dans un grand studio parisien – Laurie Cyrille procède à l’enregistrement, « souvent pendant le week-end ». Et c’est un succès : « il est très écouté par les assistantes maternelles et les parents, qui me font le meilleur compliment du monde en me disant que ce n’est pas gnangnan et qu’eux même aiment l’’écouter » !

Prochain objectif : sortir l’album en CD afin de répondre aux demandes des professionnelles. Une cagnotte sera prochainement lancée pour réunir les fonds nécessaires. En attendant, plusieurs spectacles sont prévus pour la fin d’année, comme régulièrement dans l’année en maisons d’assistantes maternelles, en crèche ou encore au Fabalab de la commune de Bihorel, un espace dédié à la parentalité.

« Pour moi c’est vraiment une source de plaisir au travail, c’est aussi un outil dans ma pratique : quand les enfants sont un peu agités, je me mets au piano et chante une chanson douce. Cela permet aussi de faire beaucoup de lien aussi entre professionnelles, il en faut dans ce métier qui attend toujours d’être valorisé. J’aime ma profession, c’est un vrai choix, on travaille dur, et nous méritons une reconnaissance ».