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Pénurie d’assistantes maternelles : la Fepem veut former la population immigrée

Publié le 20/10/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
L’organisation patronale des particuliers employeurs et de l'emploi à domicile a lancé mardi à Marseille le « Lab Migration » visant à former et accompagner dans l’emploi des personnes primo-arrivantes, face aux besoins de recrutement du secteur.

Selon la Fepem, d'ici à 2030, 800 000 postes seront à pourvoir dans le secteur de l'emploi à domicile, sous l’effet du départ à la retraite d’un salarié sur deux et du vieillissement de la population. Sous l’effet aussi, même si ce n’est pas clairement exprimé ainsi, du manque d’attractivité des métiers du domicile, sous payés et précaires, qui n’attirent pas les jeunes recrues.

D’où l’enjeu de faire appel à la population immigrée, estime la Fepem, pour « répondre aux enjeux d'attractivité du secteur, mais aussi de penser une meilleure intégration des populations nées à l'étranger dans l'emploi ». Et quoi de mieux que Marseille, « dynamique et ouverte sur la Méditerranée » et « lieu de métissage et d'immigration avec une forte tradition d’accueil », pour lancer une expérimentation ?  

Premières sessions

Mercredi un « protocole d’intention » a été signé entre plusieurs partenaires  Fepem, partenaires sociaux, Commission paritaire nationale emploi et formation professionnelle (CPNEFP), Iperia, Mairie de Marseille, Préfecture des Bouches-du-Rhône, Région Paca, Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII), Pôle Emploi, Direction Départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS).

Le communiqué de presse de la Fepem annonce que quatre cohortes de 12 personnes par métiers - garde d’enfant, assistante de vie, aide à domicile et assistante maternelle – vont commencer en novembre à Marseille un parcours de formation qui s’appuie sur « la langue française, les compétences professionnelles et la citoyenneté ». Avec au bout une certification – le titre Assistant maternel/Garde d’enfants-, un soutien à l’accès dans l’emploi puis un suivi à plus long terme, chapeauté par Iperia.
 

Complexe pour l’accueil individuel

Toutefois en réalité seulement 3 cohortes vont commencer, car la situation des assistantes maternelles s’avère plus complexe. « Le dispositif s’adresse à des primo-arrivants, s’agissant des assistantes maternelles qui doivent disposer d’un agrément il faut absolument un partenariat avec le Conseil départemental, que nous n’avons pas encore eu le temps de lancer dans les Bouches-du-Rhône », souligne Nadège Turco, déléguée générale de la plateforme de professionnalisation Iperia.

Outre la professionnalisation, le dispositif prévoit un accompagnement à la mobilité, essentiel pour les travailleuses du domicile, et au logement, capital pour les assistantes maternelles. « Nous espérons que des contacts seront pris rapidement avec des Conseils départementaux pour développer le Lab Migration qui doit s’implanter prochainement en Ile-de-France » poursuit Nadège Turco.

Décrit par la Fepem comme un « accélérateur d’innovation et d’intégration (…) inédit à l’échelle d’une branche professionnelle », ce dispositif pourra être déployé sur l’ensemble des territoires, au bon vouloir des partenaires locaux.