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Pajemploi : encore 5300 familles en difficultés

dysfonctionnement Pajemploi
Publié le 13/12/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après une réunion mardi avec les responsables de la plateforme Pajemploi, de l’Acoss et de la CNAF, le collectif Familles en lutte constate la lenteur des régularisations et reste inquiet pour l’avenir.

Sur les 8000 dossiers de familles en difficulté financière annoncés le 25 novembre dernier, 2700 ont été résolus selon Adrien Gauthier, chargé de communication du Centre national Pajemploi.

A la suite d’une réunion organisée mardi avec les représentants de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), de la Caisse nationale du réseau des Urssaf (Acoss) et de Pajemploi, le collectif Familles en lutte a ainsi pu constater des avancées mais aussi la lenteur du traitement de certains dossiers.

 

Des situations « complexes »

Le collectif avait fait remonter trois listes de situations de parents en difficulté : le 15 novembre une liste de 90 dossiers, le 19 novembre de 47 dossiers et le 4 décembre de 25 dossiers. En tout, 162 dossiers pour lesquels « des solutions ont été trouvées pour toutes les familles concernées » indiquait Christelle Dubos mardi.

« Certes nous avons obtenu un certain nombre de régularisations mais pas sur tous les dossiers,constate Isabelle Halliez, co-fondatrice du collectif. Donc qu’est-ce qu’il va se passer pour les milliers d’autres ? Cette situation est inquiétante et donne l’impression que la situation ne se résorbera jamais complètement ».

Selon Adrien Gauthier, 80 % des 162 dossiers rapportés par le collectif ont été résolus, mais 20 % restent effectivement en attente de traitement. « Ce sont des situations complexes, des séparations, des mutations, dont le traitement nécessite une analyse et un traitement particulier » précise-t-il.

Un nouveau point doit être effectué avec le collectif le 7 janvier. « Nous avons re-demandé à ce que les agents de Pajemploi puisse effectuer des appels sortants vers les familles concernées, ce qui n’est toujours pas mis en place » poursuit Isabelle Halliez. D’autant que si des régularisations restent à effectuer sur les dossiers anciens, selon nos informations des dysfonctionnements surviennent encore pour des familles nouvellementutilisatrices de la plateforme Pajemploi.

 

Des acomptes aléatoires

Le Centre national Pajemploi fait valoir que le numéro vert mis en place depuis 15 jours a permis de répondre à une centaine d’appels.

Mais le collectif Familles en lutte soulève un autre problème : les acomptes censés être versés par les Caisses d’allocations familiales (CAF) aux familles en difficulté financière donnent lieu à des pratiques inégales d’un territoire à l’autre et engendrent parfois d’autres difficultés pour les familles. « Une mère nous a contacté car un acompte lui avait été refusé au motif qu’elle vit en couple, un père en attente d’une régularisation de 2000 euros ne s’est vu verser que 300 euros d’acompte, et une mère ayant bénéficié d’un acompte a vu ses allocations familiales réduites le mois suivant » décrit Isabelle Halliez.

Selon Adrien Gauthier, 425 familles ont reçu des acomptes un montant moyen de 680 euros. Il assure que « des instructions très précises ont été donnés à l’ensemble des CAF pour le traitement de ces acomptes ». Avec manifestement quelques couacs, ce qui ne rassure pas le collectif alors que le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu des assistantes maternelles par Pajemploi sera effectif à compter du 1er janvier 2020 et que les CAF devront aussi intégrer à cette date une autre réforme, celle du Complément mode de garde (CMG) qui sera désormais versé au-delà des 3 ans de l’enfant, jusqu’à son entrée à l’école.