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Loiret : une campagne multicanale de recrutement d’assistantes maternelles

Loiret : une campagne multicanale  de recrutement d’assistantes maternelles
Publié le 24/01/2023
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Depuis 2021, la Communauté de Communes des Terres du Val de Loire (CCTVL) se mobilise pour pallier le déficit croissant en assistantes maternelles. Prochaine étape, mi-février : le lancement d’une grande campagne de communication multicanale, visant à stimuler toutes les bonnes volontés, sur le territoire et au-delà.

Ces cinq dernières années, la Communauté de communes des Terres du Val de Loire (CCTVL, Loiret), forte de 50 000 habitants répartis sur 25 communes, a vu plonger de 35 % ses effectifs en assistantes maternelles. Soit une perte sèche de 140 professionnelles en activité « A la clé, de nombreuses familles dans le désarroi, dont certaines cessent temporairement leur activité et d’autres font d’importants détours géographiques pour trouver un mode d’accueil », expose Edwige Lloret, directrice Petite enfance, enfance, jeunesse de la CCTVL.
 

Un dynamisme économique menacé

Avec 323 assistantes maternelles agréées, dont 255 en activité, quatre Relais Petite Enfance, trois Maisons d’Assistantes Maternelles, une crèche familiale, six multi accueils, neuf micro-crèches et une halte-garderie, le territoire est pourtant pourvu d’une offre de poids en matière de modes d’accueil. « Mais avec l’augmentation de la population, le compte n’y est pas : nous enregistrons des listes d’attente phénoménales, déplore Edwige Lloret. Tandis le dynamisme économique du territoire est menacé par cette attractivité en baisse pour les familles. »
 

De nombreuses actions menées depuis deux ans

Un dernier point d’entrée que le service Petite enfance de la CCTVL a fait le pari de mettre au premier plan, au-delà de l’enjeu sociétal. Depuis 2021, il a fait feu de tout bois pour redresser le barre, main dans la main avec l’ensemble des acteurs concernés : élus, CAF, Département, Pôle emploi, les assistantes maternelles elles-mêmes… Au menu : exposition itinérante sur le métier, réunions d’information à destination des demandeurs d’emploi, organisation d’un forum petite enfance pour valoriser la profession, participation à des forums pour l’emploi, information à des collégiens ou encore soutien aux professionnelles en exercice avec la mise en place de séances d’analyse de la pratique. « Nous sensibilisons également le secteur privé, en particulier les entreprises, dans l’optique de trouver des locaux vacants à disposition pour des créations de MAM, très prisées par les aspirantes au métier, précise Edwige Lloret. Et misons sur l’intergénérationnel, via le rapprochement avec des Ehpad. » Mais le recul manque encore sur les effets concrets de ces opérations.

Une campagne forte, ludique et décalée

C’est pourquoi la CCTVL a décidé de frapper un grand coup, avec le lancement, à partir du 13 février prochain, d’une vaste campagne de communication pour promouvoir le métier. « Une campagne visible, ludique et tonique, pour informer sur le besoin, mais aussi donner envie de rester ou de devenir assistante maternelle », précise Eléonore Deveaux, chargée de communication de la CCTVL. Cinq visuels ont été prévus, tous sur le mode « super héros » : « Super bébé / super parents / super territoire / super collègues / super crèche familiale cherchent super assistante maternelle ». Avec en conclusion : « Et pourquoi pas vous ? » Le tout, exposé en format abribus, panneaux lumineux, banderole ou en affichage A4 ou A3 sur tout le territoire, avec un relais via la presse locale ou spécialisée, les réseaux sociaux et les canaux de communication communaux. « Le fruit d’une réflexion partenariale de six mois avec les élus et les relais, avec la participation directe et enthousiaste des assistantes maternelles », pointe Edwige Lloret.
 

L’espoir d’enfin inverser la tendance

Le coût de la campagne (5 à 6 000 euros) est avancé intégralement par la CCTVL, en attendant de toucher une aide de 3 000 euros de la CAF. « Nous misons sur la période des vacances scolaires, dans notre région touristique, pour élargir le bouche-à-oreille au-delà du territoire », indique Eléonore Deveaux. La campagne est prévue pour durer trois semaines. « On ne se ferme pas la porte à une petite piqure de rappel cet été, la période estivale étant propice aux réflexions de réorientation professionnelle », déclare Edwige Lloret. Espoir de toute l’équipe de la CCTVL et de leurs partenaires : arriver au moins à un solde neutre, avec un nombre de nouvelles agrées qui compensent les départs à l’année. Et, dans l’idéal, bientôt arriver à renverser purement et simplement la tendance.