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Les assistantes maternelles minimisent la pénibilité du métier selon une étude

Les assistantes maternelles minimisent la pénibilité du métier selon une étude
Publié le 12/07/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Leurs nombreuses tâches réalisées à l’ombre du domicile exposent les assistantes maternelles à des risques pour leur santé, mais demeurent peu reconnues.

Les pénibilités physiques déclarées par les assistantes maternelles augmentent selon l’étude « Conditions de travail » et la synthèse publiées hier par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).

Les contraintes liées à l’exécution de mouvements douloureux ou fatigants, et au port de charges lourdes, à savoir les enfants, « ont nettement progressé et de façon plus rapide que pour d’autres professions de service » relève le document.

Le corps est aussi exposé à des postures pénibles - « jouer par terre, se baisser, installer un enfant dans un siège-auto » - et aux tâches domestiques - ménage, rangement.

Intensification

Selon les chercheurs, cela est lié à « une forme d’intensification du travail (liée notamment à l’augmentation du nombre d’enfants gardés) et une prise de conscience de la pénibilité de certains aspects de l’activité professionnelle ». Ainsi « le sentiment d’avoir une activité morcelée et de devoir s’interrompre dans une tâche s’est fortement accru, bien plus que dans les autres métiers de service. En revanche, les assistantes maternelles apparaissent relativement protégées d’un rythme de travail trop intense. Elles déclarent bien moins souvent que les autres employées devoir se dépêcher ».

Toutefois elles sont aussi exposées aux risques psychosociaux, notamment en raison de leurs journées de travail très longues et fatigantes, qui leur laissent peu de marge de manœuvre pour gérer les imprévus personnels, et des tensions possibles avec les parents – horaires, retards de paiement, etc.
 

Travail et santé

Toutefois 83 % des assistantes maternelles jugent que leur travail est utile voire très utile, et globalement sont satisfaites de leur travail. Leur santé physique apparait également meilleure que d’autres employées et aides à domicile : 75 % d’entre elles signalent un état de santé général bon ou très bon, contre 65 % des employées et 51 % des aides à domicile.

Elles ne sont que 18 % à établir un lien négatif entre leur travail et leur santé, contre plus de 36 % des employées et plus de 40 % des aides à domicile.

Mais les auteurs estiment que les risques de détérioration de leur santé sont « minimisés » pour deux raisons : l’activité qui repose « sur des tâches relationnelles et émotionnelles qui favorisent l’euphémisation des pénibilités », et la « sphère domestique » où « les multiples tâches réalisées peinent à être reconnues comme un « vrai travail » ».