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L’Unaf propose une réforme de la profession d’assistante maternelle

L’Unaf propose une réforme de la profession d’assistante maternelle
Publié le 10/03/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un plaidoyer diffusé mardi, l’union associative suggère de rattacher les assistantes maternelles à une structure collective et d’instaurer un diplôme commun à l’ensemble du secteur.

En mars, les jours passent et les propositions fleurissent : il faut dire que le calendrier est serré. Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe prévoit des annonces sur le Service public de la petite enfance (SPPE) fin mars et la Convention d’objectifs et de gestion (COG) Etat/Cnaf 2023-2027, qui définit les grandes orientations de la branche famille, doit être signée dans les prochains mois.

Dans ce contexte, chaque organisation, voire lobby, avance ses pions et prêche pour les intérêts de son secteur : accueil individuel, accueil collectif, secteur public, associatif ou privé lucratif. Côté assistantes maternelles, l’Union nationale des associations familiales (UNAF) a du poids : elle est l’une des rares organisations à soutenir ouvertement la profession au Conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), où elle siège.
 

Non au « tout crèche »

Ses propositions ont donc toutes les chances, sinon d’être adoptées, du moins d’être regardées attentivement par les décideurs. Pour l’Unaf, « au regard des enjeux financiers, le tout crèche n’est pas souhaitable. De plus, la crèche n’est pas le mode d’accueil le plus adapté pour certains enfants - moins de 1 an, difficultés particulières - et certaines situations familiales et professionnelles - horaires atypiques, etc ».

Elle plaide donc pour que l’accueil individuel « fasse l’objet d’une attention particulièrement forte dans cette COG et donne lieu à une véritable réforme ». Voici ses trois propositions principales :

Rattachement au collectif

le rattachement systématique des assistantes maternelles à une structure collective « pour faire entrer cette profession dans une logique de service public de la petite enfance ». Il s’agirait pour les professionnelles de bénéficier d’un accompagnement professionnel et pour les enfants d’accueils ponctuels.

L’Unaf propose cinq types de structures :

- les relais petite enfance (RPE), en les faisant passer à 1 pour 50 assistantes maternelles avec un accueil au minimum une fois par semaine,

- les crèches collectives, en créant un bonus « assistant maternel » pour celles qui les accompagnent,

- les associations, en lançant un appel à projet « pour expérimenter des dispositifs à même d’assurer l’intermédiation entre parents et assistants maternels de type associations de mandataires et de prestataires pour les assistants maternels »,

- les crèches familiales, en renouvelant ce modèle actuellement en déclin,

- les maisons d’assistantes maternelles (MAM), en les soutenant « davantage via l’aide à l’investissement et le financement d’un poste de coordination ».
 

Nouveau diplôme

→ l’instauration d’un diplôme reconnu dans le secteur de l’accueil collectif

« Les assistants maternels souffrent d’une mise à l’écart des professionnels de l’accueil collectif. Peu de passerelles sont possibles entre l’accueil individuel et l’accueil collectif » relève l’Unaf. Principal écueil selon elle : « le manque de diplôme pour exercer le métier d’assistant maternel ». Pour « répondre aux exigences de qualité et permettre davantage de collaboration entre l’accueil individuel et collectif », elle préconise donc une formation renforcée et diplômante.
 

Baisser le coût

→ aller plus loin sur la baisse du reste-à-charge pour les parents

Si une réforme du complément de mode de garde (CMG) est en cours à l’horizon 2025, visant à faire baisser le coût de l’accueil individuel, l’Unaf estime que les modalités actuelles « font trop de perdants » (43 % selon les estimations).

Vu que le coût de l’accueil individuel est moindre pour les finances publiques que l’accueil collectif, et considérant « les contraintes que suppose le rôle de particulier employeur », l’Unaf plaide pour que le reste à charge des parents employeurs d’une assistante maternelle soit moins élevé qu’en accueil collectif.

Elle propose également la mise en place d’un financement direct à l’assistante maternelle via le dispositif Pajemploi+, le versement d’un bonus pour l’accueil des enfants en situation de handicap, pour les horaires atypiques et l’accueil à vocation d’insertion professionnelle.

Enfin, l’Unaf souhaite que la prime d’installation aux assistantes maternelles soit versée à chaque renouvellement d’agrément.