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Jeune enfant : à temps plein, l’accueil collectif toujours moins cher pour les familles

coût garde enfant
Publié le 30/01/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Le dernier rapport de l’Observatoire national de la petite enfance analyse le coût de chaque mode d’accueil. Moins coûteux pour les finances publiques, l’accueil individuel reste plus onéreux pour certaines familles en fonction de leurs revenus.

Au-delà des mauvais chiffres pour la profession face à une activité qui diminue, le rapport de l’Observatoire national de la petite enfance (Onape) dévoile des données intéressantes, et déterminantes pour l’arbitrage effectué par les familles, sur le coût de chaque mode d’accueil.

 

Dépenses publiques

En 2018, l’État, la branche Famille et les collectivités territoriales ont alloué 32 milliards d’euros au financement des coûts et des investissements liés à l’accueil des enfants âgés de zéro à six ans : 15,1 milliards pour les enfants de moins de trois ans et 17 milliards pour les 3-6 ans.

Pour les enfants de zéro à trois ans, le mode d’accueil collectif est le plus coûteux avec 6,7 milliards d’euros de dépense, devant l’accueil individuel qui représente 5 milliards d’euros.

Dans cette somme, le complément de libre choix de mode garde (CMG) pour une assistante maternelle représente 4,5 milliards, pour une garde à domicile 196 millions, le financement des relais d’assistantes maternelles s’élève à 87 millions et l’aide au démarrage des maisons d’assistants maternelle à 4 millions.

Pour les enfants âgés de trois à six ans, l’accueil individuel représente une dépense de 1,3 milliards d’euros et l’école pré-élémentaire coûte 15,1 milliards.

 

Coût pour l’État plus faible

Entre 2012-2018, dans un contexte de baisse des naissances, les dépenses d’accueil pour les jeunes enfants ont progressé de 2,7 %, avec de grandes disparités. Ainsi, les dépenses liées à l’accueil individuel n’ont progressé que de 5 % alors que celles dédiées à l’accueil collectif qui ont augmenté de 24 %.

Pour l’ensemble des finances publiques, le coût de l’accueil individuel est plus faible que les autres modes d’accueil quelque soit le niveau de ressources de la famille. Pour une famille au revenu mensuel de 2 SMIC, ce coût s’élève à 881 euros pour un accueil chez une assistante maternelle, contre 1048 euros en garde à domicile partagée et 1415 euros en établissement d’accueil du jeune enfant (Eaje).

 

Coût plus élevé pour certaines familles

Le document analyse ensuite le coût net des modes d’accueil pour les familles à partir de différents « cas-types », selon le niveau de revenu du foyer. Huit « cas-types », allant de 576 euros de revenus par mois à 7013 euros sont analysés, pour un accueil à temps plein. Selon ces calculs, le reste à charge pour une famille qui emploie une assistante maternelle est plus élevé que pour l’accueil collectif quand son revenu se situe entre 0,5 SMIC et 4 SMIC.À partir de 5 SMIC, il est quasiment équivalent.

Le mode d’accueil le plus coûteux reste sans surprise la garde à domicile « simple », suivi par la micro-crèche Paje.

Le taux d’effort représente le coût final du mode d’accueil par rapport aux revenus du foyer. Pour les parents dont les revenus s’élèvent à 576 euros, le taux d’effort pour l’accueil individuel s’élève à 22,6 % contre 4,9 % en accueil collectif. Pour un couple dont les revenus s’élève à 2 SMIC, le taux d’effort pour l’accueil individuel s’élève à 12,5 % contre 5,5 % en accueil collectif.

 

La variable de la durée d’accueil

Pour déterminer le coût relatif du mode d’accueil, la durée de recours constitue un élément important. Ainsi, pour un accueil à temps plein, « le recours à une EAJE est toujours moins onéreux que celui à une assistante maternelle ». Toutefois, pour un accueil de 72 heures par mois, le coût de l’accueil individuel « est équivalent voir inférieur pour des revenus de plus de 2 SMIC ». Et pour des temps d’accueil intermédiaires – 120 heures mensuelles – l’accueil individuel est moins onéreux pour des familles dont les ressources atteignent de 3 à 5 SMIC.

« Avec un temps de garde faible et des ressources élevées, le montant du CMG est limité par le reste à charge minimal alors que la participation personnelle en Eaje est élevée. Dans ces situations, l’Eaje peut s’avérer plus coûteux qu’une assistante maternelle » relève le rapport.

 

► Rapport de l’Observatoire nationale de la petite enfance, édition 2019