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Covid-19 : en Outre-Mer, les professionnelles aussi dans la confusion

coronavirus assistante maternelle Outre-Mer
Publié le 26/03/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Entre arrêt de travail choisi et continuité de l’activité, assistantes maternelles et familiales de Guadeloupe, Guyane et la Réunion témoignent d’un manque d’information et d’accompagnement.

Sur le territoire du Gosier en Guadeloupe, Jeanine déclare n’avoir reçu « aucune consigne particulière » mais a décidé d’arrêter de travailler pendant le confinement, par mesure de précaution et en accord avec les parents, « eux aussi confinés ». Elle reprendra l’accueil des quatre enfants dès la fin du confinement.

Sandy*, sur le même territoire, poursuit son activité tout en la réduisant. « J’accueille trois enfants ; pour l’une d’entre elles, la maman ne travaille pas et a souhaité la garder. Pour les deux autres, comme les parents sont en télétravail, nous avons décidé d’un commun accord que je les accueillerai à temps partiel ». Un peu « isolée, à la campagne », elle précise n’avoir reçu que peu d’informations de la part de la Protection maternelle et infantile, et davantage auprès de ses collègues.

 

Activité en Guyane

En Guyane, « les assistantes maternelles sont majoritairement en activité, sans masques, sans gants, sans gel, décrit Poly L’Hourre, présidente de l’association Assmat 973. Les PMI nous renvoient vers l’Agence régionale de santé qui gère les stocks. Nous sommes un peu livrés à nous mêmes, comme d’habitude ». L’association sert donc de relais d’information auprès des assistantes maternelles et des RAM à Cayenne.

 

Difficultés à la Réunion

A la Réunion, « certaines assistantes maternelles continuent d’accueillir les enfants et d’autres ont préféré arrêter l’accueil, au vu de leur profil familial » témoigne Marie Lebon,secrétaire générale du Samffa 974. Le syndicat déclare être très sollicité pour informer les assistantes maternelles et familiales et a alerté le président du Département sur la gestion de la crise. « Nos professionnels travaillent dans la peur et sans aucune protection -gants, masques - alors que l’épidémie progresse vite en raison de cas souvent importés » poursuit-elle.

Elle décrit une situation plus complexe pour les assistants familiales, qui doivent désormais tout gérer auprès des enfants accueillis, alors que « les référents sont aussi débordés que nous et ne peuvent plus répondre au téléphone ».

* le prénom a été modifié