Les représentants de l’accueil familial « dépités » par le rapport parlementaire
« Je ne sais pas si c’est de la colère ou du dépit, un peu les deux, mais encore une fois nous n’avons pas été entendus, regrette Bruno Roy, président de l’Anamaaf. Ce rapport dresse un énième constat, et après on fait quoi, on repart dans une concertation » ?
« Des constats, des préconisations : on tourne autour du pot, dénonce Sonia Mazel-Bourdois, présidente de la Fnaf-Pe. Nous attendons comme toujours les faits. Il est temps de passer à l’action ».
Cris d’alerte
Ce n’est pas faute, pour la profession, de pousser régulièrement et depuis de nombreuses années des cris d’alerte sur les raisons du déclin des assistants familiaux. Dans un récent plaidoyer, la Fnaf-Pe avait dénoncé la « faute morale » des pouvoirs publics à leur égard.
« Rien sur l’amélioration de conditions d’exercice pourtant très dégradées, rien sur l’évolution du statut vers celui de la fonction publique territoriale (...), rien sur le droit au répit, rien enfin sur les risques professionnels et la pénibilité du métier, aucune piste sur le travail en équipe, dénonce également l’Ufnafaam. Autant d’éléments incontournables pourtant si l’on veut améliorer l’attractivité du métier ».
Bruno Roy estime également que deux mesures simples et peu coûteuses auraient a minima pu être proposées : l’accès au Code du travail, ainsi que la création d’un cadre d’emploi dans la fonction publique, comme le propose le récent rapport du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).
« Rendez-vous manqué »
« Le rapport épargne beaucoup les départements, dont le seul argument est de dire qu’ils n’ont pas assez de moyens financiers, poursuit Bruno Roy. Mais que dire de ceux qui ont recours à l’intérim pour 1000 à 1200 euros par jeune et par jour, alors qu’un assistant familial coûte moins de 100€ ? Ce sont des choix politiques ».
Alors que la Commission d’enquête souligne la nécessité de développer l’accueil familial pour les enfants de 0 à 3 ans face à la situation dramatique des pouponnières, comment y parvenir en l’absence de mesures fortes ? Les solutions proposées « ne sont pas à la hauteur des enjeux » souligne l’Ufnafaam, déplorant un « rendez-vous manqué ».
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