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Édito : Compétences

L'assmat, septembre 2017
Publié le 01/09/2017
Il n’aura fallu que quelques mots pour enflammer l’ensemble des professionnels de la petite enfance.

En évoquant la possibilité de valider l’expérience des jeunes parents en vue de l’obtention de certains diplômes de la petite enfance et notamment d’un CAP (L'assmat, n° 161, septembre 2017, p. 41), la nouvelle secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Mme Marlène Schiappa, a suscité l’ire des associations de professionnels. Simple piste de réflexion, maladresse ou mesure mal comprise, cette annonce a trouvé un écho tout particulier auprès des assistantes maternelles.

Quarante ans après la création de la profession (1), ces professionnelles n’ont eu de cesse de revendiquer une plus grande reconnaissance de leur métier et de le détacher de l’image d’une activité par défaut pour mère au foyer souhaitant concilier travail et vie professionnelle. Si la qualité du travail mené par les assistantes maternelles commence péniblement à être reconnue auprès des familles, des institutions et des autres professionnels du secteur, c’est grâce à une professionnalisation grandissante du métier, mais en aucun cas par leurs compétences parentales.

Les assistantes maternelles en ont bien conscience. Elles sont aussi, dans leur grande majorité, des mères de famille, et savent d’expérience que la parentalité ne suffit ni à veiller au bon développement physique, psychologique et affectif des enfants confiés, ni à répondre aux exigences des parents qui réclament désormais bien plus qu’un simple besoin de surveillance et de bons soins. Seule une formation initiale de qualité, l’accès à la formation continue, la réflexion autour des pratiques et l’accompagnement par les services de la protection maternelle et infantile et les relais assistantes maternelles, fournissent les garanties nécessaires à un accueil de qualité, bienveillant et épanouissant pour l’enfant (L'assmat, n° 161, septembre 2017, p. 46).

Alors que le rapport de Mme Sylvianne Giampino sur le développement du jeune enfant, les modes d’accueil et la formation des professionnels et le plan d’action pour la petite enfance qui en a découlé allaient dans le sens d’une plus grande professionnalisation, il serait dommageable, pour les professionnels comme pour les enfants, d’enclencher aujourd’hui la marche arrière, même sous de louables intentions.

(1) Loi n° 7705-505 du 17 mai 1977, Journal officiel du 18 mai 1977, p. 2815.