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Assistante maternelle : une activité sous conditions

Assistante maternelle
Publié le 16/02/2018
Plus que n’importe quel autre métier de la petite enfance, les conditions d'exercice des assistantes maternelles dépendent de nombreux facteurs : situation géographique, relation avec les parents employeurs, flexibilité horaire.

Peu visible et peu valorisé, l’exercice du métier d’assistante maternelle est aussi soumis à de nombreux facteurs, selon un dossier d’étude publié par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) en février 2018.

Les assistantes maternelles salariées du particulier employeur sont d’abord dans une « situation de subordination à une double autorité », celle du département via la Protection maternelle et infantile (PMI) et celle des parents. Avec eux, la relation contractuelle peut s’avérer compliquée : tensions lors de la négociation du salaire, problèmes de communication, acceptation de tarifs moindres en fonction de la solvabilité des parents.

Toutefois, les assistantes maternelles sont passées d’une période de « silence », entre les années 1970 à 1990, à un « processus d’appropriation des droits salariaux » à partir des années 2000. Depuis lors, elles hésitent moins à négocier leurs conditions de travail.

La flexibilité de leurs horaires rend le métier difficile : 63% d’entre elles travaillent au moins dix heures par jour sur une durée de quatre à cinq jours par semaine. Pour autant, toutes les assistantes maternelles connaissent « des périodes plus ou moins longues de vacances de places », et nombreuses sont celles qui n’utilisent pas la capacité totale de leur agrément.

Leur salaire horaire, peu élevé, a baissé ces dernières années et dépend fortement de leur localisation géographique et de la tension locale entre offre et demande d’accueil du jeune enfant. L’effet « réseau », pour celles qui sont implantées localement depuis longtemps, est réel sur l’employabilité. A l’inverse, l’effet « quartier », quand il est perçu négativement, est défavorable.

Enfin, l’isolement des assistantes maternelles, contre lequel l’État entend lutter depuis le précédent quinquennat, n’apparaît pas comme une réalité déterminante. Ainsi, la plupart des professionnelles déclarent adhérer à une association ou à une fédération d’assistantes maternelles, nombre d’entre elles se rendent régulièrement à un Relais d’assistantes maternelles (RAM) ou se retrouvent de manière informelle, et 30% d’entre elles déclarent organiser des réunions de travail.

Cnaf, Revue de littérature sur les assistantes maternelles, Position sociale, conditions de travail et d’emploi et quotidien, Dossier d’étude 197, février 2018