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Un nouveau collectif pour porter la voix des RAM et de l’accueil individuel

CARAM RElais assistants maternels
Publié le 11/05/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Le CARAM souhaite représenter les assistantes maternelles et les animatrices de relais, deux professions peu soutenues, isolées et manquant de moyens.

La crise sanitaire aura eu raison de la patience de Cathia Bouillé, animatrice de RAM depuis 13 ans et présidente du CARAM, dont les statuts ont été déposés le 4 avril. « Lorsque le confinement a commencé je n’avais pour travailler ni ordinateur, ni imprimante, ni téléphone et la ligne téléphonique du RAM a été transférée sur le portable de mon chef de service, décrit-elle. Je savais que les assistantes maternelles étaient encore plus isolées, qu’elles ne disposaient plus de lieu d’expression, qu’elles ne recevaient pas de consignes claires de la part de la PMI. J’ai donc interpellé très vite les élus sur les besoins d’information des professionnelles et de mise en lien des parents pour trouver un mode d’accueil, savoir quelles étaient les consignes et les moyens. J’ai été convoquée à un entretien téléphonique et ça a été très compliqué ».
 

Points communs

Avec une assistante maternelle et un parent, Cathia Bouillé décide alors de fonder le CARAM pour défendre les deux professions, assistante maternelle et animatrice de relais. « Ce que personne ne sait, c’est que nous partageons de nombreux points communs, poursuit-elle. Le manque de considération, le faible salaire et le manque de formation, notamment ».
 

Professionnelles invisibles

Tenues à un devoir de réserve en raison de leur statut – majoritaire - d’agent de collectivité, les animatrices de relais sont aujourd’hui largement invisibles car non représentées. Quand elles veulent dénoncer des faits ou des situations anormales, elles doivent témoignent anonymement par peur de représailles, de licenciement ou de harcèlement de la part de leur hiérarchie. Une forme d’omerta en somme, que l’avènement des réseaux sociaux n’est pas parvenu à briser totalement.

Cathia Bouillé décrit un métier difficile à exercer, pris en tenaille entre l’application des préconisations de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) et les moyens mis à disposition par les collectivités, souvent faibles. « Mon RAM couvre 22 communes et 140 assistantes maternelles. Nous devrions être deux à mon poste » décrit-elle.
 

Participer à la réforme

Accès à la formation, reconnaissance financière et sociétale, mais aussi accès à la représentation nationale : le CARAM, qui a adressé une lettre ouverte à de nombreux élus et au ministère des Solidarités et de la Santé, veut désormais faire partie des représentants du secteur invités à débattre avec la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). 

« La FNEJE, l’UNSA Proassmat, la CGT assmat et le SPAMAF y sont favorables. Aujourd’hui nous sommes 3600 animateurs de RAM en France et pour autant notre voix est inaudible. Nous ne participons pas à la réforme des modes d’accueils en cours. Cela doit changer » indique Cathia Bouillé.

Aujourd’hui 300 personnes – animatrices de RAM, assistantes maternelles, parents - ont rejoint le collectif sur Facebook.