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Renationaliser la protection de l’enfance : une option envisagée par le gouvernement

Renationaliser la protection de l’enfance : une option envisagée par le gouvernement
Publié le 11/10/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Alors que le secteur traverse une grave crise, questionnant les responsabilités des Départements et de l’État, l’épineux sujet de sa recentralisation n’est plus tabou.

Les mots de Charlotte Caubel prononcés dans Le Figaro du jour, à l’attention de l’Assemblée des départements de France (ADF) réunie aujourd’hui en commission exécutive, sont limpides. « Si les départements considèrent que la situation leur échappe, la question de la recentralisation peut être travaillée » indique la secrétaire d’État à l’Enfance.

Elle précise que « la commande » vient du président de la République Emmanuel Macron, qui souhaite poser cette réflexion, et ajoute qu’une « opération musclée » est nécessaire pour « empêcher le secteur de s’enfoncer ».

De quelle nature serait-elle, alors que les alertes émanant du secteur se multiplient depuis la rentrée, face à la saturation des dispositifs, tant dans les établissements que chez les assistants familiaux ? Les appels à des Etats généraux, un plan Marshall ou des assises se multiplient de tout côté.

La question de l’accompagnement des mineurs non accompagnés (MNA) enflamme le débat, et sera à l’ordre du jour de la commission de l’ADF, alors que le Territoire de Belfort vient de s’illustrer en votant le 28 septembre une délibération visant à refuser tout nouvel accompagnement de MNA jusqu’à nouvel ordre. Un département qui décide donc de contrevenir à la loi du 7 février 2022, imposant l’accompagnement des jeunes majeurs jusqu’à leur 21 ans… une autre forme d’alerte pour l’État.

« Rien ne peut justifier la mise en cause des droits de l’enfant. La décision de plafonner la prise en charge des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) du territoire de Belfort est une atteinte profonde au respect de l’intérêt supérieur de l’enfant » a réagi sur X (ex-Twitter) aujourd’hui la Défenseure des Droits Claire Hédon.