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Assistants familiaux : l’UFNAFAAM demande un « choc d’attractivité » à Emmanuel Macron

Assistants familiaux : l’UFNAFAAM demande un « choc d’attractivité » à Emmanuel Macron
Publié le 11/09/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un courrier et une lettre ouverte, la fédération alerte face au « déclin mortifère » de la profession, en mal de revalorisation et de soutien auprès d’enfants en grande difficulté.

Les deux plaidoyers ont été adressés ce jour au président de la République, le courrier d’alerte a également été envoyé à la secrétaire d’État Charlotte Caubel.

« Partout en France, des assistants familiaux nous font part de leur désarroi, certains envisagent même de quitter un métier devenu impossible. Alors que la loi de 2022 tente d’enrayer la chute drastique du nombre d’assistants familiaux par des revalorisations salariales, la situation de crise actuelle est au contraire en train d’accélérer la chute des vocations » écrit l’Ufnafaam.

Conditions d’exercice trop difficiles

Parmi les remontées de ses adhérents, la fédération évoque de jeunes professionnels qui « déclarent vouloir démissionner et quitter définitivement le métier, car leurs conditions d’exercice sont jugées trop difficiles et intenables », une augmentation du nombre d’enfants accueillis par professionnel, des enfants qui arrivent tardivement et dont la santé mentale est « on ne peut plus préoccupante ».

S’ajoutent des difficultés durablement ancrées et qui n’évoluent pas, comme le manque d’intégration des professionnels dans les équipes pluridisciplinaires de l’Aide sociale à l’enfance et l’absence de représentation de la profession dans les instances de pilotage.
 

« Il y a urgence »

« Nous sommes inquiets. Il faut que les choses bougent. Il y a urgence. Il faut créer un véritable « choc d’attractivité » pour valoriser le métier d’assistant(e) familial(e) et enrayer ce déclin mortifère pour l’ensemble du système » écrit la présidente, Martine Orlak.

Elle suggère de commencer par « appliquer la loi », notamment celle du 7 février 2022, ce qui reste selon elle aléatoire comme le suggérait également le rapport du sénateur Bernard Bonne en juillet. Elle souhaite aussi lancer une grande campagne de recrutement national, ouvrir la profession « à des profils plus jeunes » et variés, et obtenir une forte revalorisation des salaires.
 

Les enfants, victimes des « atermoiements institutionnels »

Dans la lettre ouverte, l’Ufnafaam élargit le propos à l’ensemble de la protection de l’enfance, alors qu’une vingtaine de départements de gauche vient d’appeler au lancement d’Etats généraux pour 2024. Une perspective que la fédération soutient et « qui doit permettre de mettre en place un plan d’urgence et un pilotage resserré au plus haut niveau ».

«La protection de l’enfance se situe au carrefour de plusieurs missions de service public : aide sociale, santé, justice, éducation. La première relève de la responsabilité des départements, les trois autres de celles de l’Etat. Les 350 000 enfants suivis par l’ASE se retrouvent au centre de palabres sans fin, chacun se renvoyant la balle sur les responsabilités et les moyens. Victimes innocentes, les voilà désormais aussi victimes de nos atermoiements institutionnels» constate la fédération.

Elle appelle ainsi Emmanuel Macron à lancer « une impulsion politique forte et des orientations claires pour sortir de cette impasse ».