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Protection de l’enfance : les assistants familiaux absents des comités départementaux ?

Protection de l’enfance : les assistants familiaux absents des comités départementaux ?
Publié le 11/05/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un courrier adressé à la secrétaire d’État Charlotte Caubel, l’Ufnafaam déplore l’omission « incompréhensible » des professionnels dans ces nouvelles instances.

Ils sont présentés par Charlotte Caubel comme les nouveaux lieux de « pilotage resserré et opérationnel » de la protection de l’enfance. Dix comités départementaux (CDPE) expérimentaux sont ou vont être mis en place cette année dans des territoires volontaires, listés dans le décret n° 2023-207 du 28 mars 2023.

Sous l’égide du préfet et du président du département, ils ont vocation à réunir les différents acteurs locaux de la protection de l’enfance au moins une fois par an. Le premier a été inauguré dans le Pas de Calais le 2 février, le deuxième le 17 avril dans la Somme.

« Invisibilisation » d’un maillon essentiel

Mais quid de la présence des assistants familiaux au sein des représentants des professionnels ? « Nous ne pouvons que regretter que les assistants familiaux n’y soient pas associés obligatoirement » déplore l’Ufnafaam, évoquant une omission « incompréhensible » dans un courrier adressé à la secrétaire d’État le 27 avril.

« Leur absence d’une telle instance ne fait que renforcer un peu plus leur « invisibilisation », un comble au moment où l’on se pose la question de comment rendre ce métier plus attractif » poursuit la fédération.
 

Une parole indispensable

Effectivement, dans la Somme, seuls le représentant de la Convention nationale des associations de protection de l’enfant (Cnape), un membre de l’Uriopss et la directrice adjointe de la direction enfance et famille du Conseil départemental figurent dans ce collège. Même absence dans le Pas de Calais, où les représentants désignés sont issus de la Cnape, du Carrefour national de l’action éducative en milieu ouvert (Cnaemo) et d’un « directeur de maison » du département.

Or pour l’Ufnafaam « la parole des assistants familiaux est indispensable si l’on veut établir des diagnostics documentés de la situation réelle des enfants, ainsi que des plans d’action pertinents. On ne peut pas, d’un côté, appeler à davantage de travail en équipe et de l’autre, ne pas intégrer les assistants familiaux dans une instance collective de proximité ».
 

Quelle suite donnera Charlotte Caubel à cette interpellation ? (Actualisation du 12 mai)

Sollicitée par L’assmat, la secrétaire d’État indique que « les assistants familiaux ont évidemment vocation à être associés aux comités départementaux et ont toute leur place en leur sein » conformément au décret n° 2022-1730. Leur présence n’a pas été rendue obligatoire par la loi du 7 février 2022 pour « conserver de la souplesse » dans le cadre de l’expérimentation et « laisser une part d’autonomie » aux présidents des comités quant à leur composition, ajoute-t-elle.

« Le gouvernement est particulièrement vigilant à ce que tous les acteurs de la protection de l’enfance puissent être représentés. Je ne manquerais pas de sensibiliser à ce sujet les présidents des CDPE (présidents de département et préfets), si cela est nécessaire » assure Charlotte Caubel.