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Protection de l’enfance : la situation se tend à l’aube de nouvelles mesures

Protection de l’enfance : la situation se tend à l’aube de nouvelles mesures
Publié le 30/03/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Augmentation des placements et de la violence intrafamiliale, épuisement des professionnels : lors d’une réunion hier avec Adrien Taquet, les acteurs de la protection de l’enfance ont dressé un tableau inquiétant.

La réunion en visio, décidée en urgence vendredi avant de probables mesures sanitaires et tenue par le secrétaire d’État Adrien Taquet, avait pour but de prendre le pouls du secteur – protection de l’enfance et acteurs de la parentalité. Et le constat est inquiétant, pour les enfants placés comme pour les professionnels.

Hausse des placements

« Les professionnels présents ont fait état d’une augmentation des informations préoccupantes et des placements, souligne Evelyne Arnaud, porte-parle du SAF. Avec les nouveaux variants, les contaminations d’enfants sont plus nombreuses. L’inquiétude et l’épuisement des professionnels sont de plus en plus forts ».

« S’il existe des disparités départementales, les différents représentants présents ont souligné que les listes d’accueil pour des placements s’allongent en raison d’une augmentation de la violence sur les enfants, notamment les placements en urgence, décrit Martine Orlak, présidente de l’UFNAFAAM.

Mais il y a moins d’assistants familiaux pour assurer des relais car « ils sont à bout de souffle » poursuit-elle.
 

Demande de vaccination

Des assistants familiaux atteints du Covid qui continuent à travailler car il n’y a pas de solution d’accueil pour les enfants, qui ne reçoivent aucune aide à domicile, des enfants déplacés plusieurs fois de familles d’accueil car leurs membres étaient atteints du covid : les représentants de la profession ont fait remonter de nombreuses situations difficiles.

Et tous ont réitérés leur demande : à quand une vaccination prioritaire alors que la circulation du virus augmente partout, notamment dans les écoles, et que le milieu familial est fortement propice à la contamination ? « Nous restons dans l’expectative et avons le sentiment que nous ne serons pas prioritaires, alors que les assistants familiaux sont de plus en plus touchés, notamment en raison du maintien des droits de visite et d’hébergement, qui occasionnent des contaminations de l’enfant dans leur famille » souligne Bruno Roy, secrétaire général de la CASAMAAF.

Un soutien indispensable

A l’aube d’un possible reconfinement en cette période de vacances scolaires, les assistants familiaux se retrouveront de nouveau en première ligne. Outre la vaccination, ils n’ont qu’une demande : du soutien de la part de leurs employeurs, principalement les départements. « Or aujourd’hui, pour les professionnels qui en ont besoin, ce soutien est très insuffisant, voire inexistant par endroit » constate Bruno roy.