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Plan pauvreté : lancement de la formation des 600 000 professionnels

Plan pauvreté : lancement de la formation des 600 000 professionnels
Publié le 07/05/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Retardé par la pandémie et la difficulté de mise en œuvre, ce plan vise à former sur 7 thématiques 200 000 professionnels d’ici 2022 pour lutter contrer les inégalités sociales dès la petite enfance.

Le coup d’envoi de ce plan de formation annoncé en septembre 2018 a été lancé hier par le secrétaire d’État à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet. Inscrit dans la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, il vise à réduire les inégalités sociales dès le plus jeune âge, ainsi qu’une « meilleure qualité d’accueil » et « une plus grande unité du monde de la petite enfance ».

« Ambitieux » et « inédit » : voilà comment Adrien Taquet qualifie ce premier plan de formation continue soutenu par l’État, qui s’appuie sur la charte nationale de la qualité d’accueil et le rapport des 1000 premiers jours de Boris Cyrulnik.

Accueil occasionnel et stéréotypes

Tous les professionnels de la petite enfance sont concernés : assistantes maternelles, salariés et agents des structures collectives, gardes à domicile, animateurs de relais d’assistantes maternelles.

Le plan se décline en sept thématiques :

→ le langage,

→ l’alimentation et la nature,

→ l’art et la culture,

→ l’accueil occasionnel : le gouvernement souhaite encourager son développement qui correspond selon lui aux besoins des parents en situation de précarité,

→ la prévention des stéréotypes,

→ l’accueil des parents,

→ le numérique : former les professionnels aux usages et à l’impact des écrans sur les enfants.
 

Solutions temporaires d’accueil

Sur le plan national, des conventions sont actuellement conclues avec les opérateurs de compétence (OPCO), organismes agréés par l’État pour financer les formations et accompagner les branches, dont la branche des assistantes maternelles et du particulier employeur. A charge pour eux de créer des parcours de formation, dont le coût est abaissé grâce à l’aide de l’État.

Au niveau des territoires, le plan de formation est organisé par des commissaires à la lutte contre la pauvreté. Ce sont eux qui doivent faciliter le départ en formation des professionnels et notamment trouver des solutions temporaires d’accueil des enfants. Sur ce point particulièrement épineux pour les assistantes maternelles, le cabinet d’Adrien Taquet assure que les crédits déconcentrés auprès des commissaires – 3 millions d’euros en 2020 - « vont permettre de construire des solutions sur-mesure pour que tout le monde puisse partir en formation », via les RAM, les ludothèques, etc.

Le cabinet invoque aussi la réforme en cours des modes d’accueil, qui « va offrir des leviers supplémentaires pour faciliter l’organisation de ces départs en formation, en particulier des assistantes maternelles, grâce au mécanisme de la place en plus de droit pour l’équivalent d’une semaine par mois, ce qui permettra de confier les enfants habituellement accueillis chez une assistante maternelle, à une autre assistante maternelle de la zone ».
 

Une plateforme numérique

Côté financement, l’engagement de l’Etat s’élève à 37 millions d’euros sur la période 2021-2022, dont 11 millions pour 2021. Selon le gouvernement, plus de 120 projets ont démarré fin 2020 auprès de 20 000 professionnels. Objectif : former 200 000 professionnels d’ici 2022, 600 000 à terme. Une plateforme numérique dédiée viendra d’ici septembre clarifier l’offre disponible et les modalités.

Enfin, selon le gouvernement, un comité de pilotage national s’assurera « régulièrement que le déploiement du plan se passe bien dans l’ensemble de ses composantes ».