Vous êtes ici

Petite enfance : réactions sur « l’absence d’ambition » du nouveau gouvernement

Petite enfance : réactions sur « l’absence d’ambition » du nouveau gouvernement
Publié le 03/06/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après une attente inédite pour savoir qui aurait la compétence « petite enfance », plusieurs représentants craignent l’invisibilité au sein du ministère des solidarités.

La publication hier des décrets d’attribution des ministres montre « l’absence totale d’ambition et de considération de ce gouvernement pour la petite enfance » tranche le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) dans un communiqué publié aujourd’hui.

Il pointe également un « manque total de cohérence » entre la petite enfance et la famille confiés au ministre des solidarités, l’enfance à la secrétaire d’Etat Charlotte Caubel et la jeunesse au ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye. A noter également que c’est Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention, qui sera chargée de piloter le Projet de loi de la sécurité sociale (PLFSS), principal outil de réforme potentielle du Complément mode de garde (Cmg).

« Quels seront les moyens déployés pour la petite enfance quand nous constatons dix jours après la nomination du gouvernement que l’ambition est réduite à peau de chagrin ? » poursuit le SNPPE.

Quant aux accusations de viol révélées par Mediapart au lendemain de la nomination de Damien Abad, le SNPPE déclare s’interroger « sur la qualité du dialogue possible de la part d’un homme dont le respect de la femme n’est peut-être pas la priorité », rappelant que le secteur de la petite enfance « est à plus de 98% féminin ».

Signaux inquiétants

Pour l’UFNAFAAM, la séparation des compétences entre plusieurs ministères est très pénalisante pour le secteur. « Comment va-t-on réformer le complément mode de garde avec un ministre qui gère la petite enfance mais pas le (PLFSS) ? s’interroge Sandra Onyszko. Pour faire avancer ce dossier que chaque gouvernement repousse il faut une légitimité suffisante et motiver l’autre ministre. Ce nouveau gouvernement n’est donc pas une bonne nouvelle ».

Liliane Delton, secrétaire générale de l’Unsa Proassmat, constate que « l’importance n’est pas mise sur la petite enfance et la division des ministères na va pas faciliter le dialogue, alors que la profession d’assistante maternelle est en danger ».

Des signaux peu rassurants pour le secteur, alors que Damien Abad a déjà rencontré des acteurs du handicap et du domicile, ses autres attributions. Pas d’emballement toutefois : les représentants attendent désormais la nomination d’un « gouvernement définitif » à l’issue des élections législatives, avec l’espoir de quelques clarifications.