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L’impact des horaires atypiques des parents sur leur quotidien

L’impact des horaires atypiques des parents sur leur quotidien
Publié le 22/02/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
La moitié des mères de jeunes enfants qui travaillent en horaires décalés ou variables sur une durée hebdomadaire importante déclarent avoir des difficultés à concilier vie familiale et professionnelle.

En 2021, 45 % des salariés et 78 % des non-salariés sont concernés par le travail le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche, selon cette étude réalisée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) avec la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf). Exploitant des données issues de l’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), elle analyse l’impact des horaires de travail atypiques sur le quotidien des familles dont les enfants sont âgés de 5 ans et demi.

Cet impact est, sans surprise, plus fort chez les femmes. Ainsi, de manière générale, un quart des mères déclarent rencontrer des difficultés à concilier travail et famille contre un cinquième des pères. Mais ce sentiment est accentué chez les les parents en horaires alternés (3x8) ou variables d’une semaine sur l’autre. En cas de durée hebdomadaire très importante, près de la moitié des mères expriment cette difficulté de conciliation, contrairement au temps partiel où elles sont seulement 15 %.

Tensions

Les trois quarts des couples interrogés, quelques soient leurs horaires, font part de disputes occasionnelles ou régulières qui concernent plus souvent les enfants que le travail. Mais les tensions liées au travail sont plus fréquentes dans les couples qui connaissent des horaires atypiques.

Si les mères, de façon générale, s’investissent davantage que les pères dans les soins apportés aux enfants (75 % d’entre elles s’occupent du choix des vêtements contre 9 % des pères), celles qui travaillent en horaires atypiques ne diminuent pas leur engagement sur ce plan, mais les pères s’investissent davantage dans certaines tâches.
 

Moins de présence conjointe

Le temps de présence des deux parents auprès de l’enfant est moins élevé en cas d’horaires atypiques : 72 % des enfants dînent avec leurs deux parents contre 88 % dans les familles où les horaires de travail sont classiques. Mais la « préservation du bien-être des enfants » reste une préoccupation de l’ensemble des parents, encore une fois surtout des mères, qui quelques soient leurs horaires de travail investissent le suivi scolaire ou les activités à portée éducative.

Le travail en horaires atypiques accentue également les inégalités liées aux tâches ménagères. « Lorsque l’emploi du temps des pères est contraint par des horaires atypiques, les mères surinvestissent les tâches domestiques, et ce, y compris dans les cas où elles sont elles-mêmes aussi soumises à ces contraintes temporelles » relève l’étude.