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Jeunes majeurs : les inquiétudes du collectif Cause Majeur !

Jeunes majeurs : les inquiétudes du collectif Cause Majeur !
Publié le 09/09/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Si le décret du 5 août précise les nouvelles modalités d’accompagnement des jeunes majeurs, il ne crée toujours pas de droit opposable, rappelle le collectif.

« Pour favoriser l’insertion de nos jeunes, en particulier les plus vulnérables, nous mettons fin aux « sorties sèches » des majeurs de l'Aide sociale à l'enfance » avait annoncé le 12 août sur Twitter la secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel, après la parution du décret sur les modalités d’accompagnement.

Ce n’est pas si simple, tempère en substance le collectif Cause Majeur ! dans un communiqué diffusé hier. S’il souligne « des avancées sur la philosophie » du projet d’accès à l’autonomie, « fortement inspiré » de ses propres recommandations, le collectif s’inquiète des restrictions du décret. Parmi elles : l’exclusion des jeunes accompagnés par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et de tout jeune dont la vulnérabilité n’a pas été repérée durant sa minorité.

Inégalités persistantes

Cause Majeur ! regrette également que l’accompagnement des jeunes majeurs prévu par la loi du 7 février 2022 ne constitue « toujours pas un droit opposable pour et par les jeunes ». En conséquence, le collectif s’inquiète du « pouvoir d’appréciation à « géographie » variable de chaque Président des Conseils départementaux » dans la mise en œuvre du projet d’accès à l’autonomie.

Dernière interrogation, non des moindres, celle des moyens qui seront accordés par l’État aux départements pour assurer ce protocole d’accompagnement.

« L’ensemble de ces éléments nous laissent penser que de nombreuses inégalités territoriales persisteront malheureusement dans l’accompagnement de ces jeunes » conclut le collectif.

Il appelle le Gouvernement et le Parlement à inscrire le financement nécessaire dans le projet de loi de finances 2023 et demande la création d’un droit opposable à l’accompagnement a minima jusqu’aux 25 ans des jeunes.