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Guyane : les assistantes maternelles demandent le maintien du chômage partiel

covid Guyane assistant maternel
Publié le 09/07/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
La situation épidémique se tend en Guyane, territoire voisin du Brésil, où les 250 assistantes maternelles souhaitent une reconduction de toutes les mesures de soutien financier.

Le week-dernier dernier les trois hôpitaux de Guyane ont déclenché leur plan blanc, le gouvernement a nommé un préfet « directeur de crise », des réservistes sanitaires ont été mobilisés, des soignants partent de métropole en renfort et le premier ministre Jean Castex a annoncé sa venue dimanche dans ce département-région d’outre-mer.

Avec plus de 5400 cas recensés, plus de 120 patients en réanimation, une vingtaine de décès, l’épidémie progresse vite et le pic st attendu mi-juillet. Les autorités guyanaises ont renforcé les restrictions à la fin-juin : les bars et restaurants sont fermés, des mesures de confinement sont ciblées sur certains quartiers et le couvre-feu a été durci. A l’urgence sanitaire s’ajoute l’urgence sociale dans ce territoire où une grande partie de la population vit en situation de pauvreté voire d’extrême pauvreté.
 

Déconfinés trop tôt

Dans ce contexte, comme en métropole au plus fort de la première vague épidémique, certaines assistantes maternelles continuent à travailler, d’autres non, en fonction des choix parentaux et de leur vulnérabilité face au Covid 19. « Nous avons été confinés trop et déconfinés trop tôt, c’était calqué sur la métropole alors que nous n’étions pas au même stade, constate Ronan L’Hourre, vice président de l’association Assmat973. Le 11 mai, date de la fin du confinement, les cas au Brésil ont commencé à exploser et l’épidémie est entrée en Guyane ».

Actuellement le premier protocole de déconfinement s’applique sur le territoire pour l’accueil du jeune enfant : le masque est obligatoire, les Maisons d’assistantes maternelles (MAM) et les crèches sont limitées à 10 enfants maximum. « La Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a envoyé 50 masques chirurgicaux et du gel hydroalcoolique à chaque assistante maternelle, et des masques en tissu ont été donnés par les mairies » décrit-il.
 

Prolongation des aides

Reste un point épineux : la prolongation des aides à l’accueil du jeune enfant, alors que le conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales a voté le 7 juillet la fin des aides aux places fermées en crèche, micro-crèches et MAM au 31 juillet. « Heureusement, à la suite de notre alerte auprès de la CAF de Guyane, nous avons obtenu hier l’assurance que ces aides serait prolongées jusqu’à 15 jours après le passage en « zone verte » épidémique, comme à Mayotte » poursuit Ronan L’Hourre.
 

Incertitude sur le chômage partiel

Mais l’association porte une autre demande : la prolongation du dispositif d’indemnité partielle exceptionnelle. « Pour nous c’est essentiel car de nombreuses assistantes maternelles accueillent moins d’enfants car les parents préfèrent les garder chez eux, et s’ils sont eux mêmes en difficulté financière ils ont besoin de cette mesure » explique-t-il.

Pour l’instant cette demande reste lettre morte. Le changement de gouvernement et l’absence de secrétaire d’État chargée de l’accueil du jeune enfant n’y sont sûrement pas étranger. L’entourage de Christelle Dubos confirme qu’il ne peut répondre à nos questions sur le sujet.