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Enfance et petite enfance : de curieuses attributions ministérielles

ahmed-aqtai
Publié le 09/06/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Le décret censé préciser les attributions de la secrétaire d’État chargée de l’enfance jette un peu plus le flou, comme celui de la ministre déléguée à l’égalité qui obtient une compétence sur les modes d’accueil.

Un décret d’attribution… qui n’attribue rien : il fallait l’inventer ! Publié aujourd’hui au Journal Officiel, le texte concernant la fonction de Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance, indique qu’elle a compétence « par délégation de la Première ministre » sur « toutes les affaires dans le domaine de l’enfance que cette dernière lui confie ». Difficile, en somme, d’être plus imprécis, alors même que la division du champ de l’enfance en trois ministères distincts interroge de nombreux acteurs.

Le décret précise ensuite les éléments classiques à ce poste, à savoir que la secrétaire d’État dispose du secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales, de l’ensemble des directions générales afférentes, et bien sûr des corps d’inspection et des missions ministérielles pour diligenter des études.

S’agit-il pour le gouvernement de temporiser d’ici aux résultats des élections législatives ? C’est pour l’instant sur Twitter que la nouvelle secrétaire d’État impulse le début de son mandat, qui semble résolument tourné vers la protection de l’enfance.

Quant à Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, si le décret d’attribution est beaucoup plus prolixe, il jette lui aussi le trouble concernant la petite enfance. Il indique notamment qu’ elle est chargée, au titre de la lutte contre les discriminations sexistes de veiller « en particulier, en lien avec les ministres compétents, à l'amélioration de la prise en compte de la maternité et de la paternité dans les parcours professionnels et au développement des modes de garde, notamment collectifs, des jeunes enfants ».

Quid de l’articulation avec le ministère dirigé par Damien Abad ?

Voici donc les modes d’accueil un peu plus saucissonnés entre plusieurs ministères… à moins que, là encore, les résultats du prochain scrutin permettent de clarifier la façon dont sera pilotée la politique familiale au sens large dans ce quiquennat Macron II.