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En Charente, 10 mesures pour soutenir les assistants familiaux

En Charente, 10 mesures pour soutenir les assistants familiaux
Publié le 19/04/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Face au déclin du nombre de professionnels et après une période de consultation, le département a annoncé un plan d’action précis pour revaloriser la profession et attirer de nouvelles recrues.

Comme un peu partout en France, le département de la Charente voit le nombre d’assistants familiaux fondre année après année. « Nous avons perdu 44 assistants familiaux entre 2018 et 2022, ce qui correspond à 80 à 90 places en moins pour des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance » décrit Maryline Vinet vice-présidente du département chargée de l’enfance et des familles.

Actuellement, 275 professionnels sont recrutés par le département. « Cela fait 20 ans que nous tirons la sonnette d’alarme sur notre profession vieillissante, qui rencontre de plus en plus de difficultés avec des conditions de travail dégradées » décrit Patricia Benoît, trésorière de la Fédération nationale des assistants familiaux (FNAF-PE).

Rencontres professionnels/département

Aussi a-t-elle vu d’un bon œil la démarche du nouveau président du conseil départemental, Philippe Bouty, élu en 2021, qui a souhaité rencontrer des professionnels afin de prendre le pouls de leur situation et leurs besoins. « C’est une demande que je portais à chaque nouvelle présidence car nous sommes des travailleurs sociaux au même titre que les autres, mais au domicile » poursuit Patricia Benoît.

Trois rencontres auront lieu entre juillet 2022 et mars 2023, débouchant sur un plan présenté début avril comprenant 10 mesures de soutien à la profession. Parmi elles :

- La dotation d’un téléphone portable professionnel pour chaque assistant familial afin d’améliorer la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle

- L’augmentation de la rémunération des accueils relais du 15ème au 28ème jour, équivalente à la rémunération des 14 premiers jours.

- Faciliter la prise de 10 jours de congés minimum par an, grâce à l’augmentation attendue du nombre d’accueils relais

- L’augmentation de l’allocation des assistants familiaux référents de 10 à 100 euros par mois afin de développer le tutorat auprès des jeunes professionnels.
 

Mise en place progressive

« Ces 10 mesures sont intéressantes et nécessaires afin de rendre le métier plus attractif » analyse Patricia Benoît, qui suivra leur déploiement de près.

Côté calendrier, le département fera un bilan d’étape d’ici un an, conscient que certaines mesures ne pourront pas être mises en œuvre immédiatement. « Pour que les assistants familiaux prennent effectivement leur congés, il faut au préalable suffisamment de professionnels pour les accueils relais, par exemple » indique ainsi Maryline Vinet. Les téléphones professionnels seront eux déployés d’ici six mois.

Si le département arrive encore à répondre à toutes les ordonnances de placement provisoires (OPP) délivrées par les juges des enfants, la situation deviendra de plus en plus tendue faute de candidats. « Il devient déjà de plus en plus difficile de trouver des places », notamment pour les fratries, souligne Maryline Vinet.