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En 2022, un nombre de naissances historiquement bas

En 2022, un nombre de naissances historiquement bas
Publié le 18/01/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon l’Insee, 723 000 bébés sont nés en France en 2022, soit 19 000 de moins qu’en 2021. L’impact de cette baisse sur l’offre potentielle d’accueil reste toutefois incertain, dans un contexte de décrue très marquée du nombre d’assistantes maternelles

Chaque année depuis 2015 et jusqu’en 2020, le nombre de naissances baissait. En 2021, il avait connu un petit sursaut du fait des conséquences de la pandémie de Covid 19. Mais en janvier 2022, il a commencé de nouveau à reculer, neuf mois après le troisième confinement. Et depuis mars 2022, il est resté inférieur à celui correspondant au même mois en 2020.

Avec 723 000 naissances en 2022 (estimation à fin novembre), soit 19 000 naissances de moins qu’en 2021, « le nombre de naissances en 2022 est ainsi le plus faible depuis 1946 » selon le bilan démographique 2022 de l’Institut national de la statistiques et des études économiques (Insee) paru hier.

En 2022, le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les nombres de naissances et de décès, a atteint également son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à + 56 000.

Baisse marquée du nombre d’assistantes maternelles

Cette baisse des naissances devrait avoir un impact sur les modes d’accueil. Mais lequel ? Il pourrait accroitre l’offre potentielle d’accueil global, comme cela avait déjà été constaté en 2019 par l’Observatoire national de la petite enfance (Onape) de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). L’offre potentielle d’accueil global avait continué à croître légèrement avec 59,8 places pour 100 enfants âgés de moins de 3 ans, car la baisse du nombre de naissances avait libéré des places déjà existantes.

Mais en 2020, l’offre potentielle d’accueil marque le pas, s’établissant à 58,8 places pour 100 enfants âgés de moins de 3 ans, soit un taux en baisse d’un point par rapport en 2019. Selon la lettre de l’Onape publiée en décembre dernier, c’est la première fois depuis la création de cet indicateur en 2006 que le taux de couverture diminue dans les modes d’accueil, notamment en raison de la baisse de l’offre chez les assistantes maternelles.

Ainsi, entre 2019 et 2020, l’offre des assistantes maternelles a perdu 33 800 places, passant de 744 300 à 710 500 places. Le recul de la profession, amorcé depuis 2014 se constate également sur le nombre annuel d’heures déclarées par les employeurs, qui diminue pour la neuvième année consécutive en 2021 (-3,6 % par rapport à 2019, soit 39,0 millions d’heures déclarées). Le nombre d’employeurs baisse de 5,4 % entre 2019 et 2021, avec 948 100 employeurs ayant recours aux services de 258 700 assistantes maternelles, soit 54 500 employeurs de moins qu’en 2019.