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Droits de l’enfant : mieux les entendre, renforcer la gouvernance

Droits de l enfant
Publié le 20/11/2020
La journée internationale des droits de l’enfant donne lieu à une forte mobilisation des associations, du Défenseur des droits, et à la communication du gouvernement sur l’avancée de ses mesures dans le champ de l’enfance.

Quelques jours seulement après sa nomination, attendue depuis plusieurs mois, le nouveau Défenseur des enfants Eric Delemar présente aujourd’hui le rapport annuel du Défenseur des droits sur les droits des enfants.
 

Mieux les écouter

Il s’intéresse cette année à la prise en compte de la parole de l’enfant, rappelant que « le respect du droit d’être entendu est indispensable au respect de l’intérêt supérieur de l’enfant ». Mais les freins persistent, nombreux : manque de formation des adultes sur l’accès aux droits, manque de considération à l’égard de l’enfant et de sa parole, manque de volonté pour organiser la participation des enfants. Et la France est à la traîne sur ce sujet par rapport à d’autres voisins européens qui ont inscrit la parole de l’enfant dans la Constitution.

La Défenseure des droits Claire Hédon émet donc 17 recommandations afin de rendre l’enfant acteur de ses droits et de respecter son droit à être entendu : entendre les enfants dans ce qu’ils vivent à l’école, organiser leur consultation avant tout projet de loi les concernant, faire respecter son droit à être auditionné en justice, mieux prendre en compte sa parole en protection de l’enfance, promouvoir le droit à la participation via des formations.  

Comité de suivi

Pour l’occasion, le secrétaire d’État à l’enfance et aux familles Adrien Taquet, réunissait ce matin le comité de suivi du plan sur les violences faites aux enfants 2020-2022. Il a été question du déploiement des unités d’accueil et d’écoute Enfant en Danger Pédiatriques, de la généralisation du numéro d’écoute et d’orientation « pour les personnes attirées sexuellement par les enfants », du lancement en septembre 2020 d’une « taskforce » sur la prostitution des mineurs.
 

Insuffisances

Mais tout cela est insuffisant, selon 26 organisations réunies depuis 2019 pour promouvoir les droits des enfants, qui demandent d’urgence le renforcement de la gouvernance de l’enfance. Elles estiment que « le secrétariat d’État actuel, malgré les avancées qu’il a obtenues, doit voir ses moyens et son influence renforcés au sein du gouvernement. En effet, l’éclatement des politiques et des dispositifs en direction de l’enfance et de la jeunesse entre différents ministères, l’absence de stratégie holistique et de gouvernance bien définie nuisent à la visibilité et à l’efficacité de cette politique publique et ne permettent pas une approche globale et pluridimensionnelle de l’enfant ».
 

« Déni de protection »

Enfin, dans un article publié sur Slate.fr aujourd’hui, Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE) et Michèle Creoff, ancienne vice-présidente, dénoncent le « déni de protection » des enfants placés pendant le premier confinement et l’absence de retours fiables à ce jour sur l’impact de cette période en protection de l’enfance.