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Crèche familiale : un projet de création à Manosque

crèche familiale de Manosque
Publié le 01/07/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Les projets de création de crèche familiale, une structure qui tend à décliner, sont rares. Gros plan sur celui de Manosque, dans les Alpes de Haute-Provence, dans le cadre de la création d’un pôle petite-enfance. 

Les crèches familiales représentent moins de 1 % de l’offre total en accueil collectif en France, soit moins de 800 structures, selon une étude publiée en septembre 2018 par le ministère des Solidarités et de la Santé. Déjà très minoritaire, cet accueil poursuit son déclin notamment en raison de la complexité juridique autour du statut des assistantes maternelles employées, et des difficultés liées à la gestion. Dans ce contexte, quelles sont les motivations pour en créer une à Manosque ?

« La ville a décidé de s’engager dans une opération de réhabilitation et d’extension d’une crèche collective, qui va devenir un pôle petite enfance à partir de septembre 2020 avec une crèche de 45 places, une crèche familiale de 15 places avec le recrutement de cinq assistantes maternelles et un Relais d’assistantes maternelles (RAM), explique Bertrand Adam, chef de service Enfance-Jeunesse de la ville de Manosque. Pour nous, c’est l’opportunité de diversifier l’offre de services proposées aux familles, de concilier une qualité d’accueil individuel adossée à une structure collective ». D’autant que la demande de places d’accueil est forte et que la mairie ne peut actuellement proposer des places à tous les parents.

Sur le département, il n’existe actuellement qu’une seule crèche familiale. Le projet de Manosque est donc fortement soutenu par la Protection maternelle et infantile (PMI) et la Caisse d’allocations familiales (CAF) selon Bertrand Adam, qui précise avoir rencontré plusieurs directrices de crèches familiales pour le montage et être accompagné par l’Ufnafaam, notamment pour lever les difficultés liées au statut et à la rémunération des professionnelles. « Nous partirions sur un forfait moyen d’engagement correspondant à deux contrats et demi, complété par des heures complémentaires » précise-t-il.

Comment les inciter à rejoindre la crèche familiale alors que le salaire des professionnelles peut être plus faible que celui des assistantes maternelles employées directement par les particuliers employeurs ? En leur présentant, via des réunions d’information, les avantages du travail en crèche familiale : l’accompagnement et la formation continue par le gestionnaire, la fourniture complète du matériel, le lien avec la crèche collective et la possibilité de passerelles, l’absence de gestion directe du contrat avec les parents, l’accompagnement par le médecin référent de la crèche, etc.

« Nous avons un vrai travail de pédagogie à effectuer auprès des professionnelles » ajoute Bertrand Adam. Le recrutement des assistantes maternelles commencera à l’automne pour une ouverture de la crèche familiale prévue dès janvier 2020, avant l’ouverture complète du pôle petite enfance.