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Assistants familiaux : les derniers chiffres de la profession

Publié le 15/01/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Malgré l’augmentation du nombre d’enfants placés en famille d’accueil depuis 20 ans, le nombre de professionnels recule face à l’émergence d’autres modes d’hébergement.

Fin 2017, 177 000 mineurs et jeunes majeurs sont accueillis à l’Aide sociale à l’enfance (ASE), soit une augmentation de 27 % entre 2002 et 2017 selon le Panorama de l’aide et l’action sociales publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques fin 2019. 

Ces enfants représentent 1,1 % de la totalité des enfants et jeunes de moins de 21 ans. Parmi eux, 16 000 sont placés directement par le juge, un chiffre en baisse régulière depuis vingt ans (-45 % entre 1996 et 2017), majoritairement auprès d’un tiers digne de confiance.

En 2017, 34 000 jeunes sont confiés à l’ASE par une mesure administrative et 128 000 par une mesure judiciaire. Les placements par le juge représentent plus de neuf mesures judiciaires sur dix, tandis que les délégations de l’autorité parentale et les mesures de tutelle restent minoritaires.

RECOURS EN BAISSE

Parmi les jeunes confiés à l’ASE pour un placement, 76 000 mineurs et jeunes majeurs sont hébergés en famille d’accueil, soit la moitié d’entre eux. Si leur nombre a progressé de 22 % entre 1996 et 2017, leur part relative est en baisse, passant de 56 % en 2006 à 47 % en 2017. Selon le document, 37 600 assistants familiaux sont employés directement par les départements fin 2017.

Le recours à d’autres modes d’hébergement- village d’enfants, internat scolaire, placement chez la famille adoptante, foyers destinés aux adolescents et jeunes majeurs – explique la baisse de l’accueil familialCe recours vers d’autres accueils « croît le plus vite durant cette dernière période : +180 % entre 2009 et 2017, contre +5,4 % en famille d’accueil ».

Les dernières hausses du nombre d’enfants placés en établissement sont aussi « supérieures à celles du nombre d’enfants hébergés en famille d’accueil ». 

Le recours aux assistants familiaux et aux établissements reste très variable d’un département à l’autre. De 13 % à 86 % des placements ont lieu en famille d’accueil selon les départements : ceux qui y recourent le moins sont davantage situés dans l’est de la France, le sud-est et l’Ile-de-France. 

COÛT DE L’ACCUEIL FAMILIAL

En 2017, les départements ont consacré 8 milliards d’euros à la protection de l’enfance, dont 6,3 milliards d’euros dans les mesures de placement : 4,1 milliards d’euros vers les établissements (soit 64,9%) et 2,1 milliards d’euros vers l’accueil familial (soit 33,4%).

La dépense de placement moyenne par bénéficiaire « est beaucoup plus élevée en établissement qu’en famille d’accueil », estimée à 69 900 euros par an en établissement contre 28100 euros en famille d’accueil.

Toutefois, entre 1998 et 2017, la masse des dépenses d’accueil familial a progressé plus vite que celle des dépenses en établissement, multipliées par 1,8 en famille d’accueil contre 1,6 en établissement.

En 2017, la dépense annuelle de placement par enfant est de 36 500 euros en moyenne. Mais elle varie de 19 600 à 64500 euros, « soit du simple au triple ». Cette variabilité peut s’expliquer « par le poids variable du recours aux différents modes d’hébergement » et par leurs écarts de coût. 

Mais les chiffres montrent aussi que « plus le nombre de bénéficiaires est élevé plus la dépense individuelle a tendance, en moyenne à être faible »

L’aide et l’action sociale en France, Panorama de la DREES, édition 2019