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Alerte sur l’état « dramatique » de la protection de l’enfance

Alerte sur l’état « dramatique » de la protection de l’enfance
Publié le 17/04/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans son rapport annuel publié aujourd’hui, la Défenseure des droits se déclare « particulièrement inquiète » de l’état du secteur.

Entre 2021 et 2022, la Défenseure des droits a enregistré une augmentation de 20 % des saisines évoquant des atteintes aux droits de l’enfant selon le document.

Elle constate que la pandémie de Covid-19 a exacerbé « les discriminations et les violences envers les enfants » et montré « l’insuffisante prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant par les pouvoirs publics dans l’élaboration et le suivi des politiques sanitaires ».

Mais avec l’inflation historique actuelle, amenée à produire « des effets dévastateurs », son niveau d’alerte est encore plus élevé. « Cette situation de crise appelle plus que jamais des besoins d’accompagnement et de soutien massifs alors que de graves pénuries de personnel et un manque criant de moyens grèvent déjà les services de santé, de protection de l’enfance ou de l’éducation » relève l’institution.

Alerte historique des magistrats

Ainsi, la Défenseure des droits se déclare « particulièrement inquiète de l’état de la protection de l’enfance qui ne parvient plus, aujourd’hui, à jouer son rôle ». Elle souligne que l’institution a été alertée « pour la première fois » par des magistrats judiciaires en protection de l’enfance fin 2022, ce qui conduira à plusieurs enquêtes en 2023, face à des « dysfonctionnements massifs ».

Dans le rapport remis cette année au comité des droits de l’enfance de l’Organisation des nations unies (ONU), la Défenseure des droits a également fait part de « sa préoccupation à l’égard de l’ampleur du phénomène de la prostitution au sein des lieux de protection de l’enfance ». L’institution appelle donc au renforcement des moyens « humains et financiers » dédiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Enfants en situation de handicap, mineurs non accompagnés, enfants enfermés en centre de rétention administrative, enfants français retenus dans les camps syriens : les alertes de l’institution dans le champ de l’enfance sont nombreuses. Il reste « beaucoup à faire pour aboutir à une garantie effective de l’ensemble des droits fondamentaux consacrés par la Convention internationale des droits de l’homme (CIDE) ».