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En Outre-Mer, l’accueil individuel progresse mais reste peu développé

petite enfance outre-mer
Publié le 14/09/2018
Faible développement de l’accueil individuel, faible taux de couverture des besoins en modes d’accueil et importance persistante des modes de garde informels : voilà les principaux enseignements d’une étude publiée le 11 septembre 2018.

Cette étude commandée par le Ministère de l’Enfance et des Familles et des Droits de femmes fin 2016 porte sur quatre départements et régions d’outre-mer (DROM) – Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion. Elle constate que l’accueil individuel est « moins plébiscité » sur ces territoires que l’accueil collectif en raison des difficultés financières des familles et de l’implantation des assistantes maternelles « dans des quartiers plus sensibles qui apparaissent peu sécurisants pour les parents ».

Autres freins : une inégale répartition des professionnelles sur les territoires, un manque de logements adaptés et un faible développement des Maisons d’assistantes familiales (MAM) car elles ne sont pas suffisamment accompagnées. Il est dommage toutefois que ce document, finalisé en février 2017, ne soit accessible qu’un an et demi plus tard et n’ait pas été réactualisé.

Ainsi, l’étude montre qu’en 2013, le nombre d’agréments allait de 245 en Guyane - le département le moins bien doté - à 1332 à La Réunion, et le nombre de MAM allait de zéro en Guyane à quatorze en Guadeloupe. Elle relève certes une progression de l’accueil individuel ces dernières années : en Guadeloupe le nombre de places offertes a augmenté de 37% entre 2010 et 2014 et en Martinique de 20 % entre 2012 et 2015. Mais elle élude des transformations récentes, comme à La Réunion où selon le Syndicat des assistants maternels et familiaux et des familles d’accueil (SAMFFA 974), le nombre de MAM s’élève en 2018 à une cinquantaine, soit une augmentation considérable.

Une part « non négligeable » d’assistantes maternelles serait en inactivité ou sous-activité dans les DROM : 300 professionnelles sur 1377 étaient ainsi sans activité à la Réunion en 2015. « Si le développement des MAM peut en partie répondre aux enjeux liés à l’image de certains quartiers et au logement trop exigu de certaines assistantes maternelles, il ne permet toutefois pas de résoudre les problèmes d’accessibilité financière à cette offre pour les familles les plus modestes » relève le document.

Ces territoires sont aussi marqués par une très faible couverture des Relais d’assistantes maternelles (RAM) : en 2016 il en existait deux en Guyane et en Martinique - pour respectivement 249 et 505 professionnelles-, trois à La Réunion pour 1377 professionnels – ils sont désormais cinq en 2018, selon le SAMFFA 974 - et douze en Guadeloupe pour 709 professionnelles.

Le nombre de micro-crèches a considérablement augmenté (+ 635% d’augmentation du nombre places en Guadeloupe entre 2010 et 2013), à l’exception de la Guyane. Mais cette offre très développée, notamment à La Réunion ,« reste peu accessible et réservée à des familles aisées ».

L’étude pointe enfin un mauvais pilotage de la politique de la petite enfance dans les territoires, qui pâtit de « la faible implication des collectivités locales ».

Référence

► Etude sur les dispositifs d’accueil de la petite enfance et de soutien à la parentalité dans les collectivités territoriales régies par l’article 73 de la Constitution, Etat des lieux et pistes d’évolution, Groupe ENEIS, septembre 2018