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Cumul d’activité des assistants familiaux : les organisations représentatives très réservées

Cumul d’activité des assistants familiaux : les organisations représentatives très réservées
Publié le 14/05/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Pour les fédérations auditionnées hier par la rapporteure de la proposition de loi déposée par Xavier Iacovelli, cette mesure ne résoudra pas la crise de la profession.

Un constat « unanime » selon les représentants auditionnés : « attention à cette proposition de loi » indique ainsi Sandra Onyszko, porte-parle de l’Ufnafaam.
 

Une minorité d’enfants concernés

Premier argument développé par les fédérations devant Solanges Nadille, rapporteure de la proposition de loi au Sénat : le besoin d’attention de l’ensemble des enfants accueillis. « Ils ont subi des traumatismes parfois graves et exigent en retour une grande disponibilité des assistants familiaux » a fait valoir Thierry Herrant, chargé de mission de l’Ufnafaam. Prises en charge multiples sur le temps scolaire, réunions obligatoires, rendez-vous médicaux, déplacements : autant de contraintes qui rendent le cumul d’activités périlleux.

Pour les fédérations, ce cumul serait dès lors réservé aux enfants qui présentent le moins de difficultés psychiques, sont capables d’une grande autonomie et d’une scolarisation à plein temps, donc une minorité, et ne permettrait pas d’enrayer la baisse du nombre de professionnels.

Priorité au statut et aux conditions d’exercice

« Il faut en premier lieu revoir une fois pour toutes les conditions d'exercice ainsi que la création d'un véritable statut en lien avec le code du travail et un cadre d'emploi pour la fonction publique » estime ainsi Bruno Roy, secrétaire général de la Confédération associative syndicale des assistants maternels, assistants et accueillants familiaux (Casamaaf).
 

Réservé au relais

Aussi les représentants préconisent-ils de réserver cette possibilité de cumul d’activité à l’accueil d’enfants lors de périodes courtes : week-end de répit ou congés. « Cela permettrait aux assistantes familiales qui assurent de l'accueil en continu de pouvoir s’octroyer des pauses aujourd’hui très difficiles à prendre, car il est très compliqué de trouver des familles d’accueil en relais. C’est très pénalisant, y compris pour le recrutement » souligne Thierry Herrant. 

Il y voit dans ce cas la possibilité pour ces nouveaux arrivants d’entrer progressivement dans le métier pour l’exercer ensuite à plein temps.
 

Formation identique

« Cela permettrait de constituer des binômes d’assistants familiaux pour ces relais, mais il est très important que ces personnes cumulant un autre emploi aient la même formation que nous » insiste Sonia Mazel-Bourdois, présidente de la Fnaf-Pe.

Les auditions vont se poursuivre avant la discussion du texte en séance publique le 29 mai prochain.