Vous êtes ici

Après la mort d’une enfant placée en hôtel, le gouvernement sommé d’agir

Après le suicide d’une enfant placée en hôtel, le gouvernement sommé d’agir
Publié le 01/02/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Le drame s’est produit dans le Puy-de-Dôme alors que le décret d’application de la mesure interdisant les placements en hôtel à partir du 1er février 2024 se fait toujours attendre.

Révélé par Mediacoop le 30 janvier, le récent décès d’une jeune fille de quinze ans, placée par l’Aide sociale à l’enfance dans un hôtel du Puy-du-Dôme, a été confirmé par le Conseil départemental, garant de la protection de l’enfance, qui évoque un suicide.

La procureure de la République de Clermont Ferrand confirme qu’une enquête est en cours pour déterminer la cause et les circonstances du décès. Le département indique qu’une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir l’équipe associative qui accompagnait la jeune fille.

Dans un courrier adressé le 30 janvier au premier ministre Gabriel Attal, la députée LFI du Puy-de-Dôme Marianne Maximi estime qu’« un tel drame ne saurait être traité comme un fait divers ». Elle demande la publication du décret d’application interdisant le placement à l’hôtel des enfants à partir du 1er février 2024, comme le prévoit la dernière loi réformant la protection de l’enfance du 7 février 2022.

Un « échec collectif »

« Cette situation ne peut plus durer. L’État doit prendre ses responsabilités, publier le décret d’interdiction et s’assurer que les Départements respectent cette mesure » écrit-elle.

Or, en ce 1er février, toujours aucun décret n’apparait dans le Journal officiel. Hier, la présidente de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale Perrine Goulet a rendu hommage à la jeune fille avant d’entamer une audition sur la prise en charge judiciaire des violences commises sur mineurs. Regrettant l’absence de publication de « décrets transitoires », elle indique que « la loi s’appliquera de plein droit » à compter d’aujourd’hui.

Elle évoque également l’« échec collectif » des parlementaires de l’État, des départements, des associations. « Notre société a failli » a-t-elle ajouté.
 

Silence du ministère

Ce drame intervient alors que le gouvernement actuel n’a pas dévoilé ses intentions concernant le renouvellement de l’ex-secrétariat d’État à l’enfance rattaché au premier ministre. Si la protection de l’enfance fait désormais partie des nombreuses attributions de la ministre du travail, de la santé et des solidarités Catherine Vautrin, le secteur attend toujours de savoir si un secrétaire d’État ou un ministre délégué dédié à l’enfance sera nommé.

Interrogé sur les intentions et réactions de la ministre après ce drame, son cabinet n’a pas donné suite à nos sollicitations.