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La place des jeunes sortants de l'ASE

Publié le 19/10/2017
Entre 17 et 20 ans, près de 60 % des jeunes placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont des référents parentaux dans la sphère extra-familiale, majoritairement les familles d’accueil.

Entre 17 et 20 ans, près de 60 % des jeunes placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont des référents parentaux dans la sphère extra-familiale, majoritairement les familles d’accueil : c’est l’un des éléments publiés le 10 octobre 2017, issus de la deuxième phase de l’Etude longitudinale sur les adolescents placés (ELAP) menée par l’Institut national des études démographiques (INED). Près de 750 jeunes de 17 à 20 ans ont été interrogés dans sept départements. A 17 ans, un jeune sur cinq a connu au moins quatre lieux de placement et la moitié d’entre eux a été placé en famille d’accueil. À cet âge, 42 % vivent dans un type d’accueil familial – familles d’accueil, tiers digne de confiance et lieux de vie.

L’étape de la majorité

Le passage à la majorité constitue une « étape charnière » pour les jeunes placés car leur prise en charge avec le Contrat jeune majeur (CJM) est soumis à des obligations - études, formation, recherche d’emploi. Parmi les jeunes interrogés, 71% ont poursuivi à l’ASE au-delà d’un an de CJM, 15 % sont sortis avec un CJM de moins d’un an et 14 % sont sortis sans CJM. Les jeunes de 21-22 ans qui ont connu un CJM moyen ou entier rattrapent un niveau de diplôme équivalent à celui des jeunes issus de milieux modestes. Or, de nombreux départements raccourcissent la durée des contrats pour cause de restriction budgétaire.

La famille d’accueil, une attache

En fin de prise en charge, 40% des jeunes sont restés dans leur logement - tiers digne de confiance, Foyer jeune travailleur, famille d’accueil ou hébergement autonome. Mais 8% ont connu un épisode de rue après moins d’un an de sortie de l’ASE. Les jeunes interrogés « ont témoigné à maintes reprises de leur attachement à leur famille d’accueil », mais la fin de leur parcours « génère un stress » car « les attaches de la protection de l’enfance sont souvent à durée déterminée ». Les auteures de l’étude estiment qu’« il est donc indispensable de considérer l’entourage extérieur aux lieux d’accueil à toutes les étapes de la vie ».

Isabelle Frechon, Pascale Breugnot, Lucy Marquet, La fin du parcours en protection de l’enfance. Lorsque le passé dessine l’avenir, Actes des 7èmes rencontres nationales des professionnels des MECS, octobre 2017