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Jeunes majeurs : deux ans après la loi Taquet, toujours aussi peu de progrès

Jeunes majeurs : deux ans après la loi Taquet, toujours aussi peu de progrès
Publié le 07/02/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon le collectif « Cause Majeur ! », la situation des jeunes majeurs a parfois régressé avec des refus d’accompagnement et d’autres manquements.

Deux ans après la publication de la loi relative à la protection des enfants, un bilan a été effectué par le biais d’un questionnaire diffusé dans le réseau du collectif  « Cause Majeur ! », rempli par 73 professionnels qui accompagnent plus de 3000 jeunes majeurs dans 35 départements.

Malgré quelques progrès dans l’accompagnement éducatif par leur éducateur référent, le constat dressé sur l’application de la loi du 7 février 2022 est sévère :

→ 49 % des répondants constatent l’absence d’augmentation du nombre de contrats jeunes majeurs dans leur départements, 66 % constatent qu’ils s’arrêtent avant 21 ans ;

→ les refus d’accompagnement contournent souvent la loi, « confirmant ainsi les craintes du collectif quant au caractère arbitraire des évaluations des situations » ;

→ 44 % des répondants déclarent que les jeunes majeurs ne sont pas prioritaires dans l’accès au logement social ;

→seuls 11 % des répondants déclarent que l’entretien six mois après la sortie des jeunes est réalisé.

Selon le collectif, la situation des jeunes majeurs étrangers et mineurs non accompagnés n’est guère plus reluisante : seuls 37 % des professionnels estiment que les MNA sont épaulés dans leurs démarches pour obtenir un titre de séjour.

Cause majeur ! constate donc que « l’absence d’amélioration notable deux ans après l’entrée en vigueur de la loi devient inquiétante », avec toujours « les mêmes problématiques d’inégalités territoriales et de manque d’accès aux droits ». 

Le collectif demande la « pleine effectivité de la loi » pour tous les jeunes en situation de vulnérabilité.