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Enfance : un gouvernement qui provoque regrets et impatience

Enfance : un gouvernement qui provoque regrets et impatience
Publié le 30/01/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après le discours de politique générale du premier ministre Gabriel Attal, la nomination de secrétaires d’État ou ministres délégués devient pressante pour les acteurs du champ de l’enfance.

Un regret, d’abord, exprimé par le collectif « La dynamique pour les droits des enfants » : l’absence de ministère dédié à l’enfance dès la constitution du nouveau gouvernement le 12 janvier. « Un ministre dédié aurait constitué un signal fort et offert une capacité d’action à la hauteur des enjeux liés à l’enfance. Cette absence compromet l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des enfants et des jeunes de manière transversale et intégrée, permettant de sortir de la logique de « silo » qui nuit encore aux politiques de l’enfance et, in fine, aux enfants » écrit le collectif dans un communiqué diffusé aujourd’hui.

Vendredi, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) faisait part, dans un communiqué teinté d’amère ironie, de son changement de nom au profit de « Fédérons Nous pour sauver la petite enfance aujourd’hui (FNSEA) ».

« Puisque le secteur agricole souffre et que votre gouvernement, par la voix de votre ministre de l’Intérieur, annonce avoir une grande compassion et une grande écoute avec nos amis agriculteurs, le SNPPE exige une rencontre très rapide avec vous et votre ministre du travail, de la santé et des solidarités dont toutes nos préoccupations sont dans ses attributions » écrit le syndicat. Et prévient qu’à défaut d’écoute, il appellera le secteur de la petite enfance à « bloquer le pays » pour faire entendre ses revendications.

Enfin, dans une tribune publiée hier dans Le Figaro, le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok alertait, face à la crise actuelle de la protection de l’enfance : « le secrétariat d'État à l'Enfance risque de disparaître au profit de la nomination d'un simple délégué interministériel alors que les situations qui illustrent des dysfonctionnements structurels s'accumulent ».

Le discours de politique générale du premier ministre, éclipsant le sujet de l’enfance sauf à se concentrer sur le « réarmement civique » des mineurs délinquants de moins de 16 ans, n’a pas dû rassurer le secteur.