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Surexposition aux écrans : des députés veulent mettre les professionnels en première ligne

Surexposition aux écrans : des députés veulent mettre les professionnels en première ligne
Publié le 24/02/2022
Une proposition de loi déposée le 22 février à l’Assemblée nationale vise à lutter contre le « mal du siècle » dès la prime enfance, en s’appuyant sur les professionnels de la petite enfance.

Cette proposition de loi donne suite à une consultation en ligne, à l’initiative de la députée Caroline Janvier (LREM) et d’autres personnalités comme le chanteur d’Indochine Nicolas Sirkis, afin de lutter contre la surexposition des enfants aux écrans. Achevée début février, elle a recueilli plus de 2 000 avis et près de 450 contributions écrites.

Leur tribune publiée mi décembre dans Le Monde indiquait qu’« un tiers des enfants de 0 à 3 ans » prenait leur repas devant un écran. « 0 à 3 ans, c’est une période de la vie où les enfants ont des défis vitaux à relever : apprendre à marcher, parler, nouer des liens et interagir, reconnaître et réguler ses émotions, développer sa faculté de concentration, sa motricité, s’étonner du monde qui nous entoure, commencer à comprendre les lois physiques et biologiques qui le régissent » écrivaient-ils.

Une menace

Dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, les députés indiquent que 87 % enfants de 2 ans regardent la télévision, dont 68 % quotidiennement, pour une durée moyenne de 6h50 par semaine. « De façon plus générale, les écrans ne sont plus des inconnus pour nos enfants : à l’âge de 2 ans, moins d’un enfant sur dix (9 %) en est réellement tenu à distance » poursuivent-ils.

Or «l’excès d’écran peut devenir une menace pour nos enfants, en particulier pour les plus jeunes », sur le plan physique, cognitif, intellectuel et relationnel.
 

Formation des professionnels

La proposition de loi, qui se veut « la première pierre législative » d’un plan national contre la surexposition des enfants aux écrans, comprend cinq articles.

Le premier prévoit l’établissement d’une plateforme numérique d’information à destination des parents et l’intégration dans la formation des professionnels de santé et du secteur médico-social, et des professionnels de la petite enfance, de « modules spécifiques sur les risques liés aux écrans numériques pour le jeune public ».

« Il s’agit ici de les sensibiliser sur ce thème et de les placer en position de nouer un dialogue avec les parents » précisent les auteurs. Cet article prévoit également d’instaurer des règles restrictives quant à l’utilisation des téléphones, tablettes et ordinateurs portables au sein des structures d’accueil collectif.
 

Prévention et sensibilisation

Un article prévoit des actions de prévention aux côtés des professionnels de la petite enfance et des acteurs du parcours de l’enfant de 0 à 6 ans portant sur les risques liés à l’exposition des enfants aux écrans.

Enfin un autre article prévoit que la commission départementale de l’accueil des jeunes enfants (désormais commission départementale des services aux familles) définisse « les modalités de diffusion, aux professionnels de la petite enfance et aux parents, de messages de sensibilisation relatifs à l’usage des écrans numériques et à la prévention d’une exposition excessive des jeunes enfants à ces derniers ».