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Substances chimiques dans les couches pour bébés : des engagements « globalement respectés »

assistante maternelle change bébé
Publié le 02/10/2019
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Le 5 septembre dernier, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes a dressé un premier bilan, positif, de la série de mesures annoncées en février par les fabricants et distributeurs de couches jetables pour garantir leur non toxicité.

« Les éléments transmis par les professionnels ainsi que les constats effectués par les agents de la DGCCRF montrent que ces engagements sont globalement respectés à ce stade », a annoncé la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes le 5 septembre 2019 lors d’un point d’avancement sur le respect des engagements pris par les professionnels du secteur des couches jetables le 8 février 2019, à la suite de la publication, le 23 janvier, de l’avis de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) relatif à la sécurité de ces produits.

Des substances toxiques dans la plupart des couches

L’Anses avait été saisie en janvier 2017 par les pouvoirs publics à la suite d'un article du mensuel 60 Millions de Consommateurs alertant sur le fait que 10 des 12 modèles de couches analysés contenait au moins une substance potentiellement toxique : composés organiques volatils (COV), résidus de pesticides, des traces de dioxines et d'hydrocarbures toxiques… L’Anses concluait que « certaines substances chimiques sont présentes dans des quantités qui ne permettent pas d’exclure un risque sanitaire lié au port de couches » et recommandait la mise en œuvre par les fabricants d’un certain nombre d’actions préventives. Dans la foulée, le gouvernement avait exigé de ces derniers qu’ils prennent avant 15 jours des engagements pour éliminer ces substances. Un premier bilan de la DGCCRF étant prévu à six mois.

Trois engagements des fabricants

Suite à cette injonction, les fabricants s’étaient engagés, le 8 février 2019, sur trois points. Primo, l’élimination des substances allergisantes (notamment dans les parfums) sous trois mois. Secundo, l’information des consommateurs sur la composition des produits, sur leur site Internet sous trois mois, puis par un étiquetage dédié sur les produits sortis d’usine sous six mois. Tertio, la réalisation, sous cinq mois, d’un diagnostic des approvisionnements en matières premières et des procédés de fabrication afin d’identifier les sources possibles de contamination.

Les matières premières en ligne de mire

Ces études ont été réalisées et transmises à la DGCCRF durant l’été. Il en ressort que les sources de contamination semblent très majoritairement issues des matières premières plutôt que des procédés ou de l’environnement de fabrication. En conséquence, les principales actions correctives mises en place touchent aux exigences envers les fournisseurs, la substitution de certaines matières premières et le recours à des normes ou labels sur leur origine ou qualité. D’autres mesures portent sur le renforcement de la traçabilité ou la réalisation de tests sur les produits.

Nouveau bilan de la DGCCRF début 2020

En parallèle, la DGCCRF a initié de nouveaux contrôles au premier semestre. En matière d’information des consommateurs, la totalité des sites web dédiés aux différentes références de couches affichent bien leur composition, certains dès avant l’échéance du 8 août. Par ailleurs, afin de s’assurer de l’élimination des substances allergisantes, la DGCCRF organise une campagne de prélèvements et d’analyses qui permettra d’avoir une vision quasi exhaustive du marché et dont le bilan sera présenté au premier trimestre 2020. « En cas de dépassement des seuils (…), la DGCCRF exigera sans délai le retrait des produits concernés et en informera les consommateurs », prévient l’organisme.