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Protection de l’enfance : hausse de la dépense, hausse des placements

Publié le 21/06/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon une étude annuelle publiée hier, l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) montre que la dépense nette d’action sociale des départements en 2018 a faiblement augmenté, sauf la dépense allouée à la protection de l’enfance.

La dépense de protection de l’enfance augmente de 2,6 % entre 2017 et 2018, contre 1,4 % entre 2016 et 2017 selon cette étude. Si la dépense liée à l’accueil familial reste stable (+0,5%), celle correspondant aux placements augmente de 2,9 %. Au total, la dépense nette d’accueil et d’hébergement atteint 6,4 milliards d’euros en 2018.

Le nombre de jeunes accueillis à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) augmente de 10 000 entre 2017 et 2018, dont 2200 mineurs, 6300 mineurs non accompagnés (MNA) et 2000 jeunes majeurs anciennement (MNA). Le nombre de jeunes majeurs non MNA diminue (- 500) pour atteindre 11100 en 2018. Pour tous les jeunes majeurs, les contrats jeunes majeurs (CJM) « sont souvent de durée très courte, ce qui permet rarement de terminer un cycle de formation » indique le document.

Malgré l’augmentation du nombre de jeunes accueillis en protection de l’enfance, le coût moyen de l’hébergement - placement familial et établissementsbaisse de 1,8 %, s’établissant à 37 200 € par an et jeune pris en charge. « Ceci traduit à la fois la pression exercée par les départements sur le secteur associatif pour parvenir à une meilleur maîtrise des coûts, et la recherche de solutions moins onéreuses que les foyers, en particulier pour les mineurs non accompagnés » relève l’Odas. 

La baisse des autres dépenses d’aide sociale à l’enfance se poursuit,notamment les aides financières (120 millions d’euros en 2018 soit -5%) et les Fonds d’Aide aux Jeunes (- 15 %, après une baisse de 23 % en 2017). L’Odas observe cependant que la mise ne œuvre des convention pluriannuelles d’objectifs et de moyens (CPOM) « peut permettre d’améliorer les modalités d’intervention en faveur de l’enfant et de sa famille », grâce à un meilleur partenariat avec les associations. 

Selon l’observatoire, le Projet pour l’enfant (PPE) invite les départements à mieux collaborer avec les acteurs de l’insertion professionnelle, de l’éducation et des associations socio-éducatives. L’Odas suggère enfin la création d’une conférence des financeurs pour les enfants et les familles, comme celle qui existe pour les personnes âgées et qui permet selon l’observatoire une meilleure coordination des différents acteurs sur les territoires.

Odas, Dépenses départementales d’action sociale en 2018, un pacte financier respecté...mais à quel prix ?, juin 2019