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Prime Ségur : les assistants maternels et familiaux toujours oubliés

Prime Ségur : les assistants maternels et familiaux toujours oubliés
Publié le 12/05/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une série de décrets publiés fin avril encadre les conditions du versement de la revalorisation de 183 euros nets mensuels pour les travailleurs sociaux jusqu’ici exclus, mais les assistants familiaux ne sont pas concernés.

C’est le grand bazar : des travailleurs sociaux revalorisés ici et non là, selon qu’ils travaillent pour le secteur associatif ou public, des métiers ignorés puis bénéficiaires, d’autres toujours oubliés. La prime de revalorisation issue du Ségur de la Santé, dont les travaux se sont tenus en 2020, n’en finit pas de provoquer remous, grèves, et déceptions.

Six décrets publiés les 28 et 29 avril organisent le versement de la revalorisation de 183 euros net mensuels annoncés le 18 février par le Premier ministre Jean Castex. Dans le secteur associatif, ce versement nécessite un accord entre employeurs et syndicats de salariés, d’ores et déjà refusé par Sud et FO. « Sont exclu·es nos collègues des services administratifs, techniques et logistiques, assistantes familiales, accompagnant éducatif et social, animateurs, écrit le syndicat sur son site internet. Il est bien évident que toute organisation syndicale sensible aux injustices et combattant les inégalités salariales ne peut raisonnablement accepter l’accord proposé par NEXEM (ndlr : syndicat employeur) au risque de participer à cette politique de division et de destruction des collectifs de travail ». 

D’autre part, pour les travailleurs sociaux employés par la fonction publique territoriale, le versement de 30 % de la prime est soumise à une délibération des collectivités. « Les décrets oublient les agents de la filière administrative et technique du secteur médico-social, les assistants familiaux, les Atsem, les agents de la petite enfance, les assistantes maternelles, l’injustice est profonde », souligne Delphine Depay, représentante de la CGT services publics, qui indique que la CGT poursuivra la mobilisation pour ces personnels.

Des mouvements sont déjà prévus, à l’initiative de collectifs de travailleurs sociaux qui appellent au rassemblement les 31 mai et le 1er juin. Le syndicat FNAS-FO appelle à une journée de grève le 9 juin.